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10/01/2008

Operation Verité

Si le logement constitue le dossier le plus ardent pour tous les responsables et élus locaux, la situation révélée par le Canard Enchainé concernant Jean-Pierre Bolufer logeant dans un 190m² à un prix très en deçà du marché est choquante, anormale et totalement illégitime. Le logement parisien, à la différence de nombreuses autres villes, s’écarte probablement le plus de cette notion de justice sociale que d’aucuns brandissent sans remettre en cause ni eux-mêmes ni les politiques de logements menées jusqu’ici. Le Cas Bolufer, bien que surpassant tous les standards, en est une démonstration patente.

 

Opération Vérité

Ainsi a-t-on appris que Mr Bolufer était logé pour un montant de 1200€ par mois dans un appartement de grand standing, propriété de la RIVP (Régie Immobilière de la Ville de Paris). Ce logement n’est évidemment pas un logement social, mais fait partie d’une catégorie à loyer libre pour lequel aucun plafond de ressources n’est fixé. Occuper un tel logement en ayant par ailleurs une situation plus que confortable n’est donc évidemment pas illégale, mais simplement illégitime au regard de l’ensemble des parisiens pour qui le logement pose un problème aigüe.  En revanche, dans le cas ou celui-ci aurait sous-loué son appartement les tribunaux pourraient être saisis. Si on peut que se satisfaire qu’une telle situation indigne ait éclatée, on peut s’interroger sur le dessous de ces révélations puisqu’il n’est pas fait mystère que la presse ait été informé par la société bailleur, la RIVP, dont le président est par ailleurs Pierre Castagnou, maire de notre 14eme arrondissement. En campagne pour des municipales, celui-ci annonce pour la fin du mois une « Opération Vérité » qui devrait révéler le cas de personnalités logeant dans des appartements issus des 315 logements de standing, tous à loyer libres, propriété de cette société dépendant de la ville de Paris.

 

Des cas plus ou moins génants

Certaines personnalités posant problèmes sont déjà identifiées sur Paris. La cas de Jean-Pierre Chevènement, occupant 2 logements sociaux, l’un à Paris, l’autre à Belfort a attiré effectivement l’attention des média. Le fait qu’aucun représentant de son parti, le MRC, ne soit sur les listes du fabiusien Pierre Castagnou peut être considéré finalement comme plutôt arrangeant. Mais au-delà de la seule RIVP, les autres bailleurs sociaux le plus souvent gérés par la mairie de Paris hébergent de nombreuses personnes dont on peut s’interroger sur la priorité vis-à-vis des 109 000 demandeurs de logements sociaux. Ainsi un rapport de la ville de Paris publié en 2007 faisait état de 224 élus ou collaborateurs d’élus logeant dans de tels logements, faisant de cette catégorie particulière de la population une catégorie statistiquement plus souvent logée par les bailleurs sociaux que le reste des parisiens. Pourtant les émoluments des élus parisiens, maires d’arrondissement ou conseillers de Paris, semblent écarter cette population de ce type de besoin. Mais qu’à cela ne tienne puisque le maire d’un autre arrondissement est ainsi logé dans le 14e. Pour les habitants du 14e, considérons cela comme flatteur qu’il préfère venir dans notre arrondissement plutôt que de loger dans celui qu’il administre…  Nous pourrons ensuite compter dans le 14e ici ou là des artistes compris de quelques sphères étroites, le secrétaire général d’un grand syndicat, quelques élus ayant trouvé logement –rapidement–  entre 2001 et 2002 (date où fut créé les commissions d’attribution des logements sensées mieux contrôler ces dérives mais dont le dernier ressort revient finalement au maire). Mais une liste exhaustive s’avère d’ores et déjà fastidieuse.

 

Révélations

Certes, que des abus comme le cas de Mr Bolufer soient stoppés semble nécessaire. Certes un meilleur contrôle est souhaitable. Mais alors que de l’aveu même de l’adjoint au logement de la Ville de Paris, Jean Yves Mano, près de 15% des logements sociaux sont occupés de façon illégitime – des occupants avec des revenus très supérieurs à ceux pour lesquels les logements sont destinés, des logements de grande surface en parfaite inadéquation avec la composition familiale, des occupants par ailleurs propriétaires d’un logement, etc. – comment réaliser une opération vérité ? Les révélations faites dans un contexte pré-electoral ne peuvent pas passer autrement que comme grossières manœuvres. Comment choisir les personnalités à soumettre à la vindicte médiatique ? Et faut il occulter de la sorte les dysfonctionnements du logement parisien?

Commentaires

à plusieurs centaines de km de Paris, je vois que les choses commencent bien pour cette campagne municipale... Je reste sidéré qu'on puisse sortir des dossiers des tiroirs quelques semaines avant une élection, dénoncé les agissement de ceux qui étaient 6 ans avant, remuer la vase ... sans qui que soit ne s'émeuve du procédé electoral !? Car sur les centaines de milliers de personnes dans des HLM a paris, je suis pas surpris d'apprendre qu'il y est un ou deux filous! De là à batir un programme sur le " on s'en aprerçoit aujourd'hui alors donner nous quelques années en plus pour faire le ménage" le chemin est loin...

Écrit par : Jo la province | 12/01/2008

barf,
on s'en fout de qui a un logement.
l'important c'est ceux qui n'en ont pas...

Écrit par : pfff | 09/02/2008

Je ne sais pas si Pierre Castagnou est un "monsieur propre" . Ce que je sais, c'est qu'il n"a pas levé le petit doigt quand de nombreux immeubles du quartier ont été vendus à la découpe .
Intermittent, dans une situation difficile, je l'ai contacté ... et j'ai eu droit à de belles paroles .
Le vide et l'immobilisme .

Écrit par : christophe | 25/02/2008