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25/02/2014

Spécial Municipales: les projets pour St Vincent de Paul

Sur invitation d'une association de riverains du site de St Vincent de Paul, les 3 principaux candidats aux élections dans le 14e étaient appelés à présenter leur ambition pour l'ancien site de l'Hôpital qui s'étend sur 3,4 hectares devant une foule venue nombreuse à l'Ecole Spéciale d'Architecture, bld Raspail. Pendant exactement 10 minutes, celles ci ont pu exposer leurs projets pour le site de l’ancien hôpital avant de répondre aux questions des riverains pendant  25 min chacune. Cette rencontre avec les riverains n’étaient donc pas un débat puisque les candidates ont effectué leur prestation à tour de rôle, sans se croiser. 

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Un quartier expérimental pour les verts 
Célia Blauel a présenté le projet d Europe Ecologie les Verts, qui souhaite faire de ce site un éco-quartier autour de logements rentrant dans les concepts d’écologie. Une mixité fonctionnelle est visée, entendre la présence de logements , de services et d’entreprises. Ces dernières se verraient réserver 5000 à 6000 m2 pour peu qu’elles soient axées sur l’écologie, notamment celles visant à développer une agriculture urbaine. D’un point de vue des logements, 60 000 m2 seraient dévolus à de nouveaux habitats : 50% seraient directement affectés au logement social, tandis que les 50% restant seraient destinés à de nouvelles formes d’habitat. Il faut comprendre derrière les termes d' "expérimentations"  des immeubles en habitat coopératif où habitants partagent des espaces de vie, ainsi que pour lutter contre l’envolée des prix de l’immobilier une forme de vente avec un bail à très long terme (baux emphytéotiques identiques aux investisseurs institutionnels, ou plus simplement encore au vieux système féodal de leasehold tel qu’il existe à Londres). De ce fait aucun logement ne sera programmé pour l’accession simple à la propriété ou pour des logements intermédiaires. D’un point de vue de la desserte de ce nouveau quartier, aucune voirie circulée ne sera intégrée dans le site.
Très sensibles sur le principe de concertation, les représentants de l’association ont interrogé la candidate sur les efforts apportés sur la prise en compte des riverains et des autres associations. Célia Blauel a pu affirmer son souhait d’inscrire son projet dans un processus de démocratie participative, ce qui n’a pu être fait jusqu’ici dans le 14e, notamment à Broussais*. Pour sa défense vis à vis de la gestion du sujet de Broussais, elle a convenue d’une "véritable divergence sur le principe de concertation"  avec ses alliés du Parti Socialiste et que le fait d’être "minoritaire dans la majorité municipale" actuelle n’avait pu infléchir le déroulement du dossier de Broussais.
 
Un projet encore à définir pour Carine Petit
La candidate du Parti Socialiste, Carine Petit est ensuite intervenue pour présenter son projet. Convenant d’un réel dysfonctionnement sur la concertation pour Broussais, elle s’engagea à ce que St Vincent de Paul ne connaisse pas le même traitement. De ce fait probablement, le projet est resté relativement vague: malgré la demande des riverains, aucune proportion de logements sociaux et de logements dans le parc privé n’a été donné de façon précise. Ceux ci pourraient être de 1 tiers social, 1 tiers privé et 1 tiers expérimental ou alors moitié – moitié ( social-privé ou bien social – expérimental ). Pourtant la vente en cours du foncier se faisant de l’état vers la ville, et étant donné les dispositions visant à minorer de 30% le prix des terrains en fonction de la constructions de logement social, cette question de proportions est à mener avant la vente et donc avant la concertation promise, ce qui a provoqué quelques mécontentement dans la salle. 
Sur l’aspect de la hauteur des immeubles, aucune hauteur n’est définie dans ce projet mais le PLU (Plan Local d’Urbanisme) est jugé suffisant pour ce nouveau quartier. Celui ci permet des immeubles jusqu’à 31 m, soit au maximum 10 étages. De plus, la présence de l’Observatoire est censé garantir qu’on n’y fera pas n’importe quoi. Sur l’aspect de voirie,  de nouvelles voies permettront de desservir ce nouveau quartier, et l’absence de telles voiries est considéré comme une aberration.  
De façon plus précise, le projet intègrerait de nouveaux services: le quartier verrait la construction d’une école et d’une piscine municipale.
 
Une cité des arts et des sciences déjà très détaillée et précise pour Nathalie Kosciusko-Morizet        
Vint en dernier Nathalie Kosciusko-Morizet pour présenter son projet. Celui ci est basé sur une intégration du site dans la ville en faisant la jonction entre le coté artistique du quartier (Montparnasse, Fondation Cartier pour l’Art Contemporains qui y est accolée, rue Boissonade…) et le coté scientifique (Cochin, les entreprises de biotechnologie de Paris Bio Tech, …). Ainsi une première partie serait affectée à développer et à ancrer la Fondation Cartier dans le  14e qui envisage dans le cas contraire de quitter notre arrondissement pour s’installer ailleurs (l’ile Seguin est régulièrement évoquée dans les média comme potentiel point de chute ).  Un auditorium de grande taille tel qu’il n’a pas été fait à Broussais, justement, devrait être construit ainsi que l’extension tant attendue du conservatoire sur 1500m2. 
Dans les bâtiments déjà existants et qui devront être conservés, des résidences pour chercheurs, étudiants ainsi que des artistes seront créés. Ces résidences auront vocation à herberger pour des durées courtes (quelques mois) ces talents.
Les logements créés seront au nombre de 550, répartis entre logements sociaux (28%), logements intermédiaires pour classes moyennes (28%) , ces résidences pour chercheurs (env. 10%) et des logements en accession à la propriété. Les immeubles seront de hauteurs réparties entre 4 étages à 6 étages maximum afin de s’intégrer au mieux dans le quartier. Une proportion importante du foncier est également dévolue à la végétalisation du site. Enfin, la candidate a détaillé l’équilibre financier de l’opération représentant plus de 160 millions d’Euros avec un apport de la ville limité à une vingtaine de millions d’Euros, le reste étant financé par l’opération (ventes de logements notamment).   
Malgré le projet extrêmement détaillé (voir plan ci dessous), Nathalie Kosciusko-Morizet soulève elle-même un certain nombre de questions restant pendantes qui seront soumises à concertation et à reflexion : Après réhabilitation de la chapelle Ste Trinité celle ci sera t’elle destinée à des activités culturelles ou sera t’elle réclamée par un culte puisqu’elle est encore sacralisée? Les 550 nouveaux logements engendreront ils de nouveaux besoins notamment au niveau d’une école, en fonction des besoins des rues environnantes? Enfin, l’implantation des voies, notamment celles destinées aux piétons et cyclistes restera à préciser en fonction de l’implantation des bâtiments à construire.

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Projet pour St Vincent de Paul de Nathalie Kosciusko-Morizet 
 

25/11/2009

Reconversion de Broussais: un quartier malmené

La fermeture de l’hôpital Broussais laisse des possibilités foncières exceptionnelles au sein du quatorzième entre les rue Didot et Raymond Losserand. Plus de 5 hectares sont ainsi dégagés donnant l’opportunité de redonner vie à tout un quartier. L’AP HP, propriétaire de ces biens, a d’ores et déjà engagé depuis plusieurs années la vente de la plupart des bâtiments, souhaitant seulement en conserver quelques uns pour y loger son propre personnel. Les plus importants de ces bâtiments, les bâtiments Sicard et Sergent, ont notamment vu en 2005 l’installation du siège de la Croix Rouge Française. Afin d’achever la conversion du site, les surfaces comprises entre la rue Didot, l’ancien parking et la rue des Mariniers devront être réaménagées afin de construire logements et espace culturel.

 

Concertation annoncée, déceptions à l’arrivée

Au début de l’été, la Ville a annoncée le lancement d’une concertation afin d’impliquer les habitants et les associations pour la définition du réaménagement. D’ailleurs, bien avant que la Ville ne s’intéresse au site de Broussais, certaines associations avaient lancé déjà très loin la réflexion sur le devenir du site, avec notamment comme élément phare l’aspect culturel sur le site des anciennes chaudières de l’Hopital, dit la Chaufferie. Le lancement de concertation a eu lieu en grande pompe le 7 juillet avec le maire du 14e, mais montrant rapidement les inquiétudes des riverains sur le déroulement de cette concertation comme sur les objectifs de la mairie. Pour parfaire l’image d’une concertation, un questionnaire fut distribué et des ateliers thématiques associant habitants et associations furent créés.

Le questionnaire, imprimé sur papier glacé, a ainsi été distribué à 42 000 exemplaires dans les boites aux lettres et mis à disposition sur internet. Malgré cela, seules 250 réponses ont été reçues par la mairie, soit un pourcentage de retour de 0,6%. Cet échec patent de communication était cependant moins lié à l’intérêt réel des habitants qu’à la formulation des questions: ces mêmes habitants qui n’ont pas répondu, sachant que toute réponse autre que les scénarios proposés sont classés au final comme « sans opinions », ont depuis tentés de se mobiliser notamment pour s’opposer à ces choix imposés, à savoir notamment la création d’une rue circulante pour la rue des mariniers et la construction de tours dans leur quartier.

L’autre volet de cette concertation, les ateliers thématiques, a d’emblée été orienté vers 3 questions distinctes : l’aménagement public – voirie et espaces publics –, l’ilot des mariniers – les logements – et l’espace culturel – la chaufferie–. En segmentant le sujet du réaménagement de Broussais en 3 sujets indépendants , les différents acteurs , qu’ils soient riverains ou associations, ont globalement l’impression d’être écarté d’une réflexion globale sur le site. Or il est évidemment impératif de traiter ce projet dans sa globalité pour qu’il prenne un sens: des voiries ne tenant compte des logements qui ne tiennent eux mêmes pas en compte un espace culturel à proximité ne peuvent être cohérents.

 

La Chaufferie cœur d’un nouveau quartier

Au centre du projet, avec parfois même l’inconvénient d’occulter le reste de l’aménagement, se trouve l’ancienne chaufferie de l’hôpital Broussais. Accompagnée de sa haute cheminée, cette chaufferie se trouve actuellement dans un état de vétusté très avancée. Tant et si bien que la question de la simple démolition a d’abord été envisagée, afin de reconstruire un bâtiment moderne et plus fonctionnel, notamment sur le point de l’isolation phonique. A la demande d’associations locales, la mairie de Paris a revu son projet initial et a récemment entériné le fait de réhabiliter le bâtiment. Difficile de connaître le coût d’une telle réhabilitation, mais celui-ci semble peu éloigné d’une opération consistant à repartir de zéro après une démolition. La chaufferie présente néanmoins quelques intérêts, comme une hauteur sous plafond atteignant jusqu’à 11 mètres dans l’ancienne salle des chaudières et plus de 800m² développés sur plusieurs niveaux. Les schémas d’architectes présentés par la Ville font apparaître le site de la chaufferie comme ouvert sur la ville, avec notamment la démolition de l’actuel funérarium donnant sur la rue Didot. La question n’est cependant complètement tranchée. En revanche, la cheminée dont l’intérêt reste limité devrait rester : Repère urbain pour certain, simple verrue anachronique pour les autres.

Qu’un projet architectural aboutisse ne suffit pas pour faire émerger un nouveau lieu culturel. Le contenu de ce lieu reste pour l’heure mal défini et semble manquer de réelle ambition. Alors que les autres projets parisiens créés récemment, tel le « 104 » ( rue d’Aubervilliers, 19e) connaissent d’énormes difficultés tant d’un point de vie économique que d’un point de vue structurel, la ville de Paris orienterait le site de la Chaufferie vers les pratiques amateurs, où des financements par la Direction des Affaires Culturels semblent plus favorables. Amateurs mais pas trop, puisque cet espace culturel sera réservé aux « amateurs autonomes ». Le conservatoire du 14eme qui manque d’espace depuis des années pourra attendre. Au grand dam de nombreuses associations, tout autre projet ambitieux qui pourrait prétendre à une aura au-delà du quartier est également écarté.

 

Un quartier fait de tours et de barres

Comment penser l’urbanisme aujourd’hui, de façon responsable d’un point de vue social et environnemental : probablement pas avec des tours. Pourtant sur cette zone ayant une limite de construction en hauteur fixée à 31 m, la mairie a d’emblée annoncé la couleur: Les hauteurs pourront atteindre, par dérogation, 37 m, soit des immeubles jusqu’à 13 étages. Seul des scénarios d’implantation de ces tours ont été proposés aux riverains mais avec toujours les mêmes tours. D’un point de vue social, on sait l’aspect déshumanisant de ces grands ensembles, amplifié lorsqu’ils sont destinés à accueillir des populations avec plus de difficultés. D’un point de vue environnemental, ces tours se montrent tout aussi inaptes à être écologiques que peu respectueuses de la physionomie de notre arrondissement constitué globalement d’immeubles de 6 à 7 étages. Face aux bâtiments de la Croix Rouge, faits de briques et d’une hauteur très limitée, le contraste de ces constructions prend le risque de faire de cet Ilôt des Mariniers une cité repliée sur elle-même.

Les habitants, mécontents dès l’annonce de ces projets ont réagit vivement lors des ateliers de concertation. Plusieurs pétitions ont été initiées recueillant au total près de 1000 signatures. L’association Monts 14, connue dans l’arrondissement pour la défense du patrimoine architectural du 14e et la préservation de la qualité de vie, a ainsi lancé la plus importante de ces pétitions en recueillant d’ores et déjà plus de 700 signatures sur papier. Une nouvelle étape est lancée en lançant cette même pétition sur internet à l’adresse suivante : Pétition pour Broussais

 

 

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L’observation des croquis 3D de la Mairie parle d’elle-même : d’un bâtiment phare, et cœur de quartier comme on aurait pu le souhaiter pour la Chaufferie, cet espace culturel se retrouve noyé dans une cité. La promiscuité avec les logements en interdiront un usage ambitieux notamment pour des raisons de nuisance sonore.

 

Un espace public a minima

Réclamé depuis des années, le tronçon surplombant la petite ceinture sera converti en promenade plantée. Sur cette dalle, la circulation ne sera ouverte qu’aux piétons et cycliste. Mais l’image idyllique s’arrête là. Au pied des tours, cette promenade restera en partie à l’ombre. Enfin elle sera traversée par la rue des mariniers qui sera ouverte à la circulation. Car au contraire de certaines rues importantes qui ont été jusqu’ici mis en impasse (Rue de la Tombe Issoire) ou interdites à la circulation, cette impasse jusqu’ici tranquille reliera la rue Didot à la rue Raymond Losserand.

 

 

Suite à cette concertation, le réaménagement de Broussais semble s’accélérer. Alors que jusqu’ici l’impression d’un dossier complexe et technique expliquait en partie la lenteur des études, le projet d’urbanisme avance désormais à grande vitesse… comme s’il fallait prendre de court les habitants qui n’ont pu apercevoir un projet dans sa globalité mais morceau par morceau.

Selon la procédure administrative, une enquête publique sera mise en place à partir dès le mois de janvier. A l’issu de cette procédure, le commissaire-enquêteur formulera un avis, favorable ou défavorable tenant compte de l’expression des habitants. C’est l’un des moyens pour eux de s’exprimer, et ceci aura d’autant plus de poids avec le succès des pétitions en cours.

 

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03/07/2008

Des tours dans le 14eme !

Bertrand Delanoe veut des tours dans Paris, les parisiens eux n’en veulent toujours pas. Malgré sa vision peu partagée, celui ci s’apprêteIMG_6746.JPG néanmoins à lancer au niveau de la ville de Paris un long processus de communication pour faire aimer les tours aux parisiens. Après quelques concours d’architectes autour de sites plus ou moins virtuels déjà identifiés (6 sites actuellement en vue dont Masséna -13e-, porte de la Chapelle, Paris Expo -15e-, Batignolles … ), la figure se précise autour des tours que souhaiterait mettre en place le maire de Paris : finie la limite actuelle de hauteur à 37 m, mais une volonté d’augmenter cette limite à 50 m pour des immeubles de logements, soit des barres ou des tours de 17 à 18 étages ,et jusqu’à 200 m pour les immeubles de bureau.

Si rien encore n’est défini pour le 14eme arrondissement, et aucun site n’a été jusqu’ici identifié pour accueillir de tels projets, la Mairie de Paris engage des modifications de cette limite principalement pour les arrondissements périphériques comme le notre. En parallèle, l’APUR ( Atelier Parisien d’Urbanisme) a d’ores et déjà commencé les recherches de sites dans le 14e, principalement pour y implanter des immeubles de logements sociaux de grande hauteur. Le dernier conseil d’arrondissement (2/7/08) a ainsi été l’occasion d’une opposition assez nette entre partisans des tours et défenseurs du patrimoine et de la qualité de vie. L’opposition municipale menée par Marie-Claire Carrére-Gèe (UMP) a ainsi été rejointe par les Verts pour tenter d’amender les délibérations du Maire d’arrondissement, Pierre Castagnou, portant sur « l’évolution du paysage urbain parisien sur sa couronne » autrement dit la construction de tours dans des arrondissements comme le 14eme.

Après les erreurs urbanistiques dictées par la crise du logement d’après guerre, et plusieurs crises du logements plus tard, les mêmes recettes devraient être utilisées. A l’instar des années 60 où les tours étaient présentées de façon extrêmement positives sur les notions de confort (de l’eau et du gaz à tous les étages…), les tours promises sont elles vendues sur le thèmes du beau, de l’œuvre d’art avec, éventuellement une touche d’écologie. Depuis quelques temps d’ailleurs, le débat se décline sous forme d’images de synthèse parfois plus fantaisistes que futuristes dans de nombreux journaux pour vendre l’idée des tours de très grande hauteur. Le beau serait donc l’apanage du grand. Alors que les villes des pays émergents rivalisent pour gagner en verticalité, Paris veut rentrer dans la course, mais à son échelle malgré tout, soit 3 à 4 fois moins haut.

Pour des immeubles à vocation économique, ce n’est pas tant le concept de hauteur qui pose problème que l’intégration de ces bâtiments dans le tissu urbain. Le quartier d’affaire de la Défense montre qu’il est possible de concilier une amélioration de l’attractivité économique par la production de m² de bureau et paysage urbain en perpétuel renouvellement. Mais la tour Montparnasse illustre à elle seule ce problème d’intégration dans le paysage urbain parisien. Que l’on soit désormais majoritairement attaché à cette tour ne tient il pas du fait qu’elle soit unique ? Sur le ton de la boutade, le maire d’arrondissement du 14e affirme aimer tellement la tour Montparnasse qu’il serait favorable à ce qu’il y en ait une dizaine d’autres… Pourtant, Bertrand Delanoë fut il y a quelques années partisan pour raser cette tour ( voir article parisObs).

Pour les immeubles de logement, hormis le problème d'intégration dans le paysage urbain, les difficultés se multiplient : Un premier problème réside dans le fait que ces bâtiments chers à la construction se révèlent d’autant plus chers à l’entretien. Hormis des immeubles de grand standing, type Front de Seine, les tours se montrent donc peu adaptées au logement, et a fortiori au logement social. Les immeubles déjà présents dans l’ouest du 14eme arrondissement (Moulin de la Vierge, Rue Vercingétorix) montrent de façon amplifiée tous les problèmes d’entretien à travers les ravalements à répétition, les insatisfactions des habitants face au moindre problème d’ascenseur et aux types de gestion de ce genre de grand ensemble. Cela rejoint d’ailleurs le problème le plus criant et le plus trivial au vu de l’évolution des banlieues françaises où surdensité de population et sélection des classes les plus modestes ont conduit à l’état que l’on connait actuellement. On a montré que cela ne fonctionne pas , donc on continue et on amplifie puisque la volonté de construire en hauteur du Maire de Paris s’attacherait très majoritairement à répondre au souhait de vouloir remplir le puits sans fond qu’est la demande de logement social. On garde la verticalité, mais on remplit dans des directions opposées.

Le beau, qu’il est difficile de juger a priori, serait suffisant à lui seul pour répondre à ces problèmes. Le développement durable, fortement mis en avant, permettrait quant à lui de justifier ces constructions: combattre l’étalement urbain en augmentant la densité des villes – mais le 14e arrondissement affiche déjà une densité record de 24 000 habitants au km² -- et se rapprocher des exigences du grenelle de l’Environnement – s'en rapprocher seulement car les tours sont par définition les constructions les moins aptes à atteindre ces exigences--. Malgré toutes ces vertus, seuls les arrondissements périphériques comme le nôtre en serait gratifiés. Cependant la construction de tours n’est pas pour demain puisque nécessiterait la révision du Plan Local d’Urbanisme. Le plus gros chantier qui s’annonce pour le maire de Paris et pour ses édiles de chaque arrondissement est d’en faire accepter vaille que vaille l’idée aux parisiens: les grandes manœuvres de communication s’annoncent pour la rentrée avec « débat citoyens » autour d’experts, vraisemblablement la corporation des architectes et autres grands bâtisseurs, et in fine une consultation des citoyens qui pourrait aller du référendum local, demandé par l’opposition et par les verts, à une plus vraisemblable consultation des seuls conseils de quartiers. Mais à Paris quand la communication est en marche, les projets semblent entérinés.

01/04/2008

Semaine du Développement durable

Dans le cadre de la Semaine du Développement durable, l'Espace Info Energie ( situé au 18 rue Francis de Préssensé) organise un Café-débat sur le thème de l'habitat écologique qui aura lieu le samedi 5 avril 2008.

Cette action locale vise à sensibiliser les habitants du 14eme arrondissement sur les techniques et matériaux écologiques pouvant être mis en oeuvre pour améliorer l'Habitat tout en réduisant son impact écologique.

Ce Café Débat aura lieu de 16h à 18h au café associatif, 9 place de la garenne

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L'Espace Info Energie fait partie d'un réseau national d'information et de conseil sur l'efficacité energétique et les énergies renouvelables. Ce service de proximité a vocation à renseigner le grand public sur des sujets tels que le chauffage, l'isolation, les aides financières, les énergies renouvelables... Depuis près d'un an, notre arrondissement dispose de cet espace info énergie au 18 rue Francis de Préssensé.

La semaine du Développement Durable est une opération pilotée par le ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables ayant pour objectif :

  1. d'informer le grand public sur les composantes du développement durable et sur leur nécessaire complémentarité
  2. de motiver et de soutenir des changements de comportements en expliquant les bonnes pratiques quotidiennes à adopter en faveur du développement durable. 

 

29/03/2008

Attention à l'arbre

Ce Week End, Paris fête ses arbres. Dans le 14eme arrondissement,  une animation est prévue autour de la découverte de l’arbre en Ville. Une visite guidée est organisée autour de ce thème Dimanche 30 mars à 15h. « Rendez-vous : à la sortie du métro Raspail, prendre
la sortie boulevard Raspail, côté des numéros pairs. » 

L’occasion de faire un peu plus attention à l’arbre, cet élément qui permet de faire un peu verdir notre ville. D’ailleurs avez-vous remarqué la disparition des platanes de la Porte d’Orléans ? Et oui, ils ont disparu, tronçonnés de bon matin.

12/11/2007

Démacologie

Alors que les campagnes électorales démarrent dans la perspectives des municipales des 9 et 16 mars 2008, les déclarations de bonnes intentions se succèdent et parfois ont de quoi laisser pantois. Ainsi Mr Delanoë décida il y a peu "à titre personnel, de renoncer à tout affichage [sauvage] dans la capitale" pour les municipales, "hormis les affiches officielles sur les panneaux prévus à cet effet".  Cette annonce fit rapidement le tour des média, d’autant qu’un communiqué officiel de la ville de paris était émis à cette occasion.

Le maire du 14e, candidat à sa succession, prend le même engagement. Si la conviction n'est pas là -- reconnaissons lui l’honnêteté de ne pas en faire un mystère par égard à ses militants et ses convictions-- , celui ci ne peut désavouer le candidat à la mairie de Paris. Mais d'autres, de la même majorité municipale, n'hésitent cependant pas à utiliser des mots clairs pour nommer ces promesses légères: Pascal Cherki, adjoint au maire de Paris aux sports, dénonce la "démagogie" et les "méthodes poujadistes" à l'encontre des verts. Car ceux ci non seulement émettent le même principe mais revendiquent l'antériorité de l'idée et n'hésitent pas à brandir l'argument de la sauvegarde des arbres puisque 1000 affiches correspondraient à 1,33 arbres. Imaginez donc les forêts épargnées...

Mais voilà, le problème des déclarations est bien de les confronter à la réalité.... Car ne voit on pas depuis peu le mobilier urbain  du 14eme arrondissement orné d'autocollants des écologistes du coin, les mêmes que ceux prenant ces engagements. Non pas un ou deux... mais une vague massive de collage que ne soupçonne pas même celui qui ose dénoncer une forme de démagogie. On argumentera certainement que 1000 autocollants ne font pas abattre un arbre, mais la propreté de l'environnement urbain en est plus durablement affecté.

Au delà de l'argument de défense de la nature, le problème de démocratie se pose avec les petits candidats, pas ou peu connus, sans autres moyens que l'affichage. Car il semble bien facile pour Mr Delanoë de se passer d'un affichage lors de la campagne puisqu'ayant la main sur  un organe de presse officiel, le "Paris Info", souvent plus proche d'un tract politique que de l'outil d'information d'une administration, et encensé par les media nationaux. En revanche, pour les autres candidats ayant une durée limitée pour se faire connaitre et faire connaitre leurs idées la chose est nettement moins aisée... Le déséquilibre s'en trouve renforcé.

Al Gore, celui qui prétendait avoir créé Internet, et que le jury du prix Nobel a récompensé en pensant lui décerner une palme du festival de Cannes, avait déjà montré qu'un démagogue devient facilement un écologiste. Dans la 14e, on démontre que la réciprocité est parfois valable.

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01/11/2007

Un nouveau départ pour la Gare de Montrouge ?

Située à l'entrée de Paris sur l'axe de l'avenue du Général Leclerc, la gare de la petite ceinture, appelée gare de Montrouge puisque construite (en 1852) avant l'intégration du petit-Montrouge à la Ville de Paris, ne ressemble aujourd'hui pas à grand chose.

Occupée par un bazar et dénaturée par l'ajout de batiments, les qualités architecturales du bâtiments ne ressortent pas de prime abord. Et pourtant, Cette gare faisait autrefois partie d'un ensemble de 3 gares qui desservaient le 14eme arrondissement depuis la petite ceinture et ayant chacune leurs spécificités. Si, sur ces 3 gares, il n'en reste aujourd'hui plus que 2 ( la troisième se trouvait alors à l'emplacement du Parc de Montsouris), aucune ne fait actuellement l'objet de projets sérieux.

La gare de la petite ceinture Ouest, dont l'activité s'est terminée en 2005, est actuellement murée après avoir fait l'objet de squat quelques peu remuant. Son aspect extérieur reste cependant dans un très bon état de conservation.
A l'instar de plusieurs autres gares parisiennes de la petite ceinture, de nouveaux projets pourraient se développer d'autant que depuis peu, le propriétaire des lieux, Réseau Ferré de France (RFF) cherche à vendre. Non stratégique pour son activité,  la gare de Montrouge mais aussi la parcelle ferroviaire située de l'autre côté de l'avenue du Général Leclerc ont été cédée à la SOVAFIM afin de valoriser ces actifs.

Non répertorié lors de l’édition du Plan Local d’Urbanisme (fait pourtant en 2006), rien ne protège ce bâtiment qui doit être vendu. Le prix, en rapport avec le foncier, et selon l’estimation du service des domaines, semble prohibitif pour la ville. Cependant, de nombreux habitants relayés par le conseil de quartier Jean Moulin Porte d’Orléans souhaitent mener un projet de réhabilitation afin qu’un petit équipement de proximité qui manque dans le quartier puisse s’y développer. Une crèche y serait particulièrement souhaitée …
Une étude de faisabilité, pilotée et financée par le conseil de quartier, doit être lancée afin d’évaluer la possibilité de réhabilitation et de la mise en valeur architecturale du lieu.

Si l’étude ne permettra pas de faire baisser le prix, espérons donc qu’elle puisse guider ses aménagements futurs et modifier les priorités pour la ville qui ne semble y trouver un intérêt plus dans les déclarations que dans sa politique de préemption.

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Avant , Apres ....                                                     Aujourd'hui Paris c'est çà .

Photo  http://paris1900.lartnouveau.com

 

09/10/2007

Climat, un temps d'avance ?

Le dernier conseil d’arrondissement du 14e a vu l’adoption du Plan Climat pour Paris. Acte important, autant que le plan de déplacement ou le Plan Local d’urbanisme, il fixe pour les années à venir les grandes orientations en matière de défense de l’environnement. Ce plan climat a par ailleurs été adopté à l’unanimité en conseil de Paris le 1er Octobre.
Ces objectifs environnementaux pour la ville sont l’aboutissement d’une consultation menée au sein de chacun des arrondissements, des conseils de quartier et des associations locales. Malgré l’évidence du besoin d’actions en terme de réchauffement climatique et l’écho de tous les sujets ayant trait à la  réduction des gaz à effet de serre, la démarche participative voulue par le maire de paris a rencontré une moindre mobilisation en comparaison avec le Plan de Déplacement, et ce malgré la durée sur laquelle s’est inscrite cette initiative, environ 2000 habitants pour l’ensemble de Paris, soit moins de 1 sur mille…


Le résultat de cette réflexion est l’adoption d’un plan prévoyant des objectifs de réduction de 30% des émissions globales de gaz à effet de serre et la consommation énergétique par rapport à 2004 au terme de 2020. Plus loin encore, la ville entend réduire ses propres émissions de 75 % à l’échéance 2050. Pour comparaison, la réduction de la consommation énergique des installations municipales se monte à 45% sur l’échelle des 20 dernières années. Hors actions municipales, les 2 ressorts possibles sont d’une part les déplacements et d’autre part le logement qui constitue à lui seul 40% des émissions. En matière de déplacement, certaines actions ont déjà été engagées (dont on peut encore se poser la question de leur efficacité réelle tant le facteur diminution du nombre de véhicule est compensé par les bouchons) et l’arrivée d’énergies nouvelles d’ici 2020 comme la généralisation de motorisation hybride pour les moins futuristes devrait atteindre cet objectif de 30% d’ici 2020.  Coté logement, le plan prévoit la mise en place de plafonds en terme d’émission de gaz à effet de serre par la fixation de règles strictes pour les nouvelles constructions et des plans d’isolation pour les bâtiments existants : 50 kWh/m² et par an pour les immeubles à construire, et 80 kWh/m² et par an pour les immeubles à réhabiliter. Pour relativiser ces chiffres, un bâtiment neuf actuel consomme environ 120 kWh/m² et par an alors qu’un immeuble ancien est plus dans la gamme des 250 à 300.

Outre ces points particulièrement importants pour le plan climat, de nombreux domaines sont visés pour atteindre ces objectifs. On peut toutefois s’interroger sur l’absence de chiffrages économiques mettant en relief les réelles ambitions des vœux pieux et autres promesses électorales. Par ailleurs, un certain nombre d’actions existent d’ores et déjà dans de nombreuses collectivités tel l’affichage des performances environnementales de chaque bâtiment public. Il serait d’ailleurs fort intéressant de connaitre celle de la mairie du 14e …

Alors un temps d’avance, comme le laisse entendre le nouveau slogan du maire sortant ? Il est juste de relativiser ce plan climat parisien avec le plan climat que la France a dû mettre en place et décliner pour chacune de ses collectivités depuis …2004 , afin de satisfaire les engagements tenus pour le protocole de Kyoto. Si ce n’est pas encore un temps de retard, il est maintenant plus surprenant d’adopter ce plan climat peu de temps avant le Grenelle de l’Environnement qui devrait lui-même fixer un nouvel ensemble d’objectifs environnementaux.

27/03/2007

La dernière des fermes de Paris

Pour beaucoup il ne s'agit que d'une façade décrépie et grise avec une énorme porte, pour d'autres elle couvre des trésors cachés. L'adresse des 26 à 30 rue de la Tombe Issoire (14eme) abrite ce qui fut l'une des dernières fermes de la capitale. Si le bâtiment ne présente un intérêt que relatif, en revanche son sous sol abrite une carrière souterraine peu commune. A la différence des nombreuses carrières qui parcourent le sous sol du 14eme et qui représentent par ailleurs le risque naturel majeur de l'arrondissement, celle ci est ornée d'élément architecturaux et de construction datant du moyen âge, où elle servait déjà de zone d'extraction de la pierre essentielle à la construction du Paris d'alors. C'est notamment cette particularité qui lui a valu d'être classée aux Monuments Historique par deux ministres de la culture successifs, Jack Lang et Jacques Toubon.

 

Propriété d'un promoteur immobilier, l'immeuble est source de nombreuses polémiques puisque depuis une vingtaine d'année près de 30 permis de construire et de démolir sont déposés, proposant des projets d’immeubles de standing à des résidences étudiantes ou de retraites. Car si le promoteur est bien propriétaire du sol et du bâti, il l’est évidemment aussi du sous sol et donc tenu d’en assurer la conservation étant donné le classement des ces carrières. Or, selon les experts des carrières toute nouvelle construction engendrerait un risque sur la stabilité des terrains. Si le classement aux monuments historique ne visait pas à figer les bâtis surplombant ces carrières, les modifications du Plan Local d’Urbanisme d’une part et les risques liés à une réhabilitation des immeubles d’autre part ont conduit à rendre la ferme de Montsouris incontournable dans sa forme actuelle. Cela impliquera donc une restauration des bâtiments existant.

 

Alors que de nombreuses tentatives du promoteur, tant judiciaires que d’actions de démolitions et d’expertises, n’ont pu aboutir, la mairie du 14e souhaite désormais porter un point final en préemptant la totalité des surfaces et des bâtiments. Coût du rachat : 9 millions d’Euros pour 2750 m² de surface non constructible, mais avec des bâtiments qui devront être restaurés. Si les projets qu’abriteront ces bâtiments (grange, ferme ainsi que maisons de faubourg) reste encore flou plusieurs pistes pourront être étudiées, poussé notamment par un collectif d’associations « collectif de Port Mahon et de la Ferme de Montsouris » : projets culturels, logements sociaux (bien que les normes du logement social s’accommodent difficilement de bâtiments anciens restaurés) ou services de proximité. Mais quelles probabilités donner à cette issue? Le promoteur apparaissant toujours rétif à cette solution, le vœu du maire d’arrondissement rejoint parfois le registre des promesses pour une prochaine mandature, en n’hésitant pas à se déclarer seul garant de la conservation de ces carrières, malgré l’indifférence du Ministère de la Culture et surtout de l’Inspection Générale des Carrières, service dépendant de la Mairie de Paris.

 

En attendant, les bâtiments continuent leur lente dégradation et les riverains en subissent les désagréments.

14/03/2007

Jungle électorale

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Place d'Alésia - Collage et arrachage sous les palmiers 


 

C'est un peu un passage obligé de la démocratie. Chaque élection voit fleurir ses affiches de toutes les couleurs, mais transforme notre paysage urbain en jungle sans foi ni loi.

Le collage d'affiche électorale devient un hobby pour quelques mordus de cette démocratie. Hobby nocturne s'il en est puisque c'est loin du regard des habitants que cette acticvité se déroule. Collage, arrachage et recollage permettent d'obtenir de magnifiques dégradés de couleurs sur des parois habituellement propres: bacs à fleurs, boite aux lettres, batiments publics. Immeubles et panneaux publicitaires ne sont pas non plus épargnés, généralement par ceux réfutant le principe de propriété privée. Dès lors qu'une affiche est collée, s'ensuivent des surépaisseurs des camps adverses. 


L'intérêt de la technique est cependant relativement limité. Si gagner en notoriété est probablement inutile pour des candidats déjà largement médiatisés, convaincre par une affiche est encore plus hypothétique ... 

Le seul objectif est donc de ne pas laisser le champ libre aux adversaires.


 
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