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16/06/2011

Les carrières de Port Mahon, site classé en danger

Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. C’est malheureusement l’adage qui risque d’être à utiliser vis-à-vis des carrières de Port-Mahon, situées rue de la Tombe Issoire dans le 14e arrondissement. C’était pourtant un dossier qui faisait consensus : tous les prétendants à la mairie avaient lors des dernières municipales adopté la même position, sauvegarder ce monument classé du 14e  peu connu des habitants. Ces carrières, les plus anciennes de Paris datent du moyen age et permettaient alors d’extraire les pierres nécessaires à l’édification des bâtiments. Leurs architectures en font un lieu unique, par les techniques utilisées alors et par les immenses salles qui les composent. Ce sont ces particularités qui leur ont valu le classement aux monuments historiques. Pourtant, elles sont depuis plus de 20 ans menacées par la pression foncière qui s’exerce sur Paris. Sur le terrain surplombant ces carrières ce ne sont pas non plus des immeubles anodins qui sont présents, mais la dernière ferme de Paris, utilisée il y a quelques décennies encore.

 

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Carrière de Port Mahon ( image du Collectif de Port Mahon et de la Ferme de Montsouris)  

 

Propriété d’un promoteur immobilier depuis 20 ans, la présence des carrières empêche l’érection de toute nouvelle construction étant donné le risque sur la stabilité du terrain. Le promoteur, la société Soferim, n’en est pas moins responsable de la conservation de ces carrières du fait de leur classement. Or depuis 20 ans, le bras de fer est engagé entre promoteurs et défenseurs de ce monument classé et de la dernière ferme de Paris. De nombreuses actions en justice ont jusqu’ici permis de conserver les carrières dans leur état originel et d’arrêter tout travaux de démolition.

 

En avril dernier, le promoteur a déposé 3 nouvelles demandes de permis de démolir pour la ferme de Montsouris, qui lui  ont été délivrés par la Ville de Paris, avec la bénédiction de la Direction Régionales des Affaires Culturelles (DRAC) pour « restaurer » les carrières. La restauration consistant en l’injection de béton sur un niveau complet des carrières et en la construction  d’une douzaine de piliers maçonnés. L’objectif inavoué est évidemment la construction des futurs bâtiments, mais fait fi de la nature de ces carrières et de leur classement. C’est donc ce patrimoine toujours protégé, présent depuis 6 siècles sous nos pieds, qui sera irrémédiablement endommagé si cela survenait.

 

Les défenseurs du patrimoine, réunis dans le Collectif de Port Mahon, avaient pourtant recueilli de multiples soutiens faisant l’unanimité lors de la campagne électorale des municipales autour de la sauvegarde de ces carrières et de la ferme présente sur le terrain. Mais l’ambiguïté de la Mairie de Paris et particulièrement de celle du 14e ne peut que réveiller la volonté du propriétaire pour y mener un projet immobilier. En 2009, Marie Claire Carrère Gée, élue UMP du 14e, avait proposé le classement de la Ferme de Montsouris afin de mettre un terme à cette ambiguïté. L’opposition municipale avait été rejointe par les Verts dans cette demande qui fut malgré tout rejetée par le maire du 14e et l’équipe socialiste.

 

Lors du dernier conseil d’arrondissement, et étant donné cette autorisation de la DRAC pour ces travaux préparatoires, un nouveau vœu a été adressé cette fois ci par les Verts avec l’appui des élus UMP, Nouveau Centre et Modem pour demander à la mairie de Paris de s’opposer à ces travaux. De nouveau, le maire du 14e Pascal Cherki et la plupart de l’équipe socialiste ont adressé une fin de non-recevoir, en repoussant ce vœu par une courte majorité (17 à 13). La promesse de campagne du PS, où Pascal Cherki était présent en 3e position, était pourtant : "Acquisition et restauration du site de la Ferme de la Tombe Issoire : réalisation de logements sociaux et d'un équipement culturel de proximité".

 

Le Collectif de Port Mahon n’en reste cependant pas là et va désormais attaquer en justice cette autorisation de travaux, avec le soutien de nombreux élus.

 

 

 

Le dimanche 19 juin, le Collectif de Port-Mahon organise une visite guidée autour de la carrière du chemin de Port-Mahon, monument historique invisible menacé de défiguration définitive par l'opération immobilière de la Soferim. 

Rendez-vous à 15h devant la gare RER Denfert-Rochereau (75014).