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16/02/2008

Bilan 2001-2008 : la démocratie locale

Le septennat écoulé aura vu en terme de  démocratie locale une nouvelle instance se créer : Les Conseils de Quartier. Encore souvent trop peu connus des habitants, ces conseils de quartier représentent un échelon nouveau dans l’exercice de la démocratie. Ces conseils de Quartier ont vu leur existence reconnue légalement, mais aussi l’obligation de leur création par la loi du 27 février 2002 relative à la Démocratie de Proximité. Dans le 14eme arrondissement, ce sont 6 conseils de quartier qui ont été créés et qui voient se bouger depuis 7 ans des habitants tirés au sort avec des associations et des personnes actives dans le monde socio-économique choisie par la municipalité. Il est important de reconnaitre la forte motivation de l’ensemble de ces personnes pour ici créer des activités festives, là proposer des aménagements urbains ou encore venir en soutien aux personnes en difficultés. Mais si l’activité de ces conseils de quartier est conséquente, ceux-ci sont souvent désertés par la population, avec au plus fort 80 personnes mais une tendance moyenne de 50 personnes. Qui plus est, d’une réunion publique à l’autre, ce sont les mêmes personnes qui y assiste. Bref en touchant 300 à 400 personnes sur 135 000, les conseils de quartiers rate le coche d’un véritable rapprochement des habitants avec la démocratie. Conscients de cette difficulté, les conseils de quartier ont entrepris de vrais efforts de communication pour informer de leur existence. Mais est ce là le réel problème?  A l’instar d’un adjoint au maire, on pourrait se féliciter que la teneur des réunions soit plus consensuelle et moins passionnelle, mais couplé à la baisse de fréquentation, cela traduit surtout la désertion des habitants: que l’un d’eux exprime un problème de circulation, de propreté , de tranquillité de la voie publique, il est rapidement vilipendé…  Les conseils de quartiers sont également lucides sur  le sentiment de servir de caution démocratique pour certaines décisions jugées contestables : réduire le nombre de places de stationnement… « c’est une demande des habitants » , changer le plan de circulation de tel quartier à en rejoindre l’absurde… « c’est une demande des habitants ». Enfin, pour être totalement lucide, il convient de noter que la grande majorité de ces présidents de conseils de quartiers , tirés au sort sous contrôle d’huissier, sont cependant fortement impliqués dans la vie politique de l’arrondissement…Pas étonnant donc que pour des mandats de 3 ans prévus initialement, il ait été jugé opportun de laisser certains rempiler pour 4 ans au risque de dévoyer les regles initialement mises en place et les candidats au tirages au sort. Le participatif a alors des effets d’illusions optiques.

Autre nouveauté qu'il convient de souligner, les comptes rendus de mandat. Chaque année, le maire d'arrondissment comme le maire tout court tire un bilan de l'année écoulée devant les habitants. Bien qu'agrémentés de séances de question-réponses toujours bien controlées, les compte rendus de mandat, louables dans  leur principe,  sont plus de opérations de communication bien menées. Le vrai exercice de la démocratie exigerai probablement qu'une contradiction puisse être menée. Mais à l'approche d'élections importantes pour une ville il en est d'autant plus surprenant que le maire refuse la contradiction et le débat. C'est peut être là la grande surprise de ces élections: A prêcher à grands cris la démocratie, un maire sortant, Bertrand Delanoë, peut se payer le luxe ne refuser tout débat à ses principaux challengers, sans que quiconque ne s'émeuve.