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28/09/2007

Le boucher, La boulangère et le banquier.

Rue Raymond Losserand,  une boulangerie et une boucherie font l'émoi de leur quartier. Au 77 de cette rue,  ces deux petits commerces voient leurs jours  comptés, jusqu'au terme de leur bail. Les fonds de ces commerces ont été rachetés par une grand Banque, le Crédit Agricole. Le permis de construire pour la modification des lieux est déposé et une nouvelle agence devraient y être implantée.

Alors que deux autres banques, la caisse d'épargne et le CIC, sont présents de l'autre coté de la rue, c'est la disparitions du petit commerce soumis déjà à de nombreuses difficultés liées à l’évolution des modes de distribution et de consommation. Rue Raymond Losserand, on est encore très loin de la mono-activité (3 banques et 9 boulangeries) qui détruit l'âme de certains quartiers de paris  -- des textiles aux ordinateurs, des kebab aux call box --   mais la disparition de deux commerces aussi essentiels fait monter la pression et démontre l'incapacité de la ville à agir.

Pourtant la ville de Paris, lors de la mise en place de son Plan local d'Urbanisme, avait mis en avant sa volonté de pouvoir réguler la modification des commerces parisiens. Mais cette volonté affichée en protégeant les rez de chaussée commerciaux ou artisanaux se heurte assez simplement aux simples mais essentielles libertés d'entreprendre et de propriété. Ces mesures de protections ont donc été assez logiquement annulées par le tribunal administratif. D’aucuns, et notamment nos élus, y voient la faute de l'état, du conseil constitutionnel ou bien encore de la chambre de commerce, qui émettent tous le même avis. L’idée de départ était bonne mais un peu simpliste, d'autant plus qu'un commerce pouvait bien évidemment toujours succéder à un autre, un kebab à un restaurant, un laverie libre service à petit commerçant, une banque à une boulangerie.

La solution, puisqu‘il y en a une, devrait donc passer par la préemption de la ville sur ces murs afin de contrôler le type de commerce pouvant s’y tenir. La solution est rendue possible par la loi Dutreil, du 2 aout 2005, qui donne aux collectivités publiques des moyens d'intervenir afin de maintenir la diversité du commerce de proximité en rachetant les fonds de commerce. La ville de Paris, à travers une de ses sociétés d’économie mixte, la SEMAEST, entend utiliser cette loi afin de lutter contre la monoactivité de certains quartiers. Désormais, pour la rue Raymond Losserand, outre le fait que la vente ait déjà eu lieu auprès de la banque, nos élus manifestent leur mécontentement face à la lenteur pour la promulgation du décret … à juste titre, mais au bémol près qu’ils y étaient opposés il y a deux ans.