Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Immobilier dans le 14e | Page d'accueil | Braderie Montparnasse-Rencontres »

06/10/2005

Les écoles de la République

Un mois après la rentrée des classes, qu'en est-il exactement de la situation dans le 14e ?

Bien sûr, chacun a en mémoire la suppression des certaines classes, et la non-suppression des classes de l'école rue Prisse d'Avenne après la légitime mobilisation des parents d'élèves.

Des effectifs apparemment stables …

Pourtant la situation sur Paris montre globalement des créations de classes. De même, d'un point de vue global, l'ensemble de l'éducation nationale montre des créations de classes dans les secteurs primaires, et une diminution dans le secteur secondaire. Ceci répond à une claire augmentation du nombre d'élèves depuis 2000, et à une contraction de la population dans la classe d'age du secondaire.

Dans le 14e, les effectifs sont de 7450 élèves dans le secteur public. Stable depuis plusieurs années, cela éclipse la forte « augmentation sans précédent » (a) dans le secteur privé.

Quel est l’état du système scolaire public à Paris ?

- Avec des résultats inférieurs à ceux du reste de la France les écoles parisiennes sont parmi les plus mauvaises de France(b) .

- Avec des lycées « chauds » (le Lycée François Villon par exemple), le 14e est l’un des rares arrondissements ayant des secteurs classés en ZEP sensibles.

avec une sectorisation largement contournée

Le syndrome de ceux qui vantent les bienfaits de la sectorisation et de la mixité sociale, mais cherchent à placer leurs propres enfants dans le secteur privé ou à utiliser l’artifice d’une boite postale pour se substituer à la sectorisation semble se propager. Ainsi, pour fixer les esprits, sur les chiffres de 2003 sur Paris, lors de l’entrée en sixième 44% des élèves rentrent (par dérogation ou pour assouvir un besoin d’une option russe 1ere langue) dans un collège autre que celui auquel ils étaient affectés ! (Et ces 44% ne prennent pas en compte les fausses domiciliations). Pourquoi envoyer ses enfants au collège Paul Bert (14e) quand une simple dérogation ou le judicieux choix d’une option peut modifier leurs perspectives d’étude aux collèges Montaigne ou Prévert dans le 6e situés à quelques centaines de mètres? De même, alors que les réunions de parents d’élèves de François Villon se focalisent sur la sécurité alors qu’elles devraient être orientées sur la pédagogie, les listes d’attentes se rallongent au collège privé Sainte Isabelle.

et un secteur privé asphyxié.

Gilles de Robien proposait le mois dernier, une modification du mode de financement des écoles privées afin de leur permettre d’absorber la forte demande. (celui ci est proportionnel au financement du secteur public et non pas proportionnel à ses effectifs, ce qui induit pour l’année 2005 532 suppressions de postes dans le privé alors que plus de 20 000 élèves se seront vus refuser l’entrée dans l’école de leur choix, faute d’enseignants). Cette idée provoqua l’ire des enseignants du public, inquiets de devoir remettre en cause le système actuel.

Lorsque Vincent Jarrousseau martèle (3 fois de suite) «L’école Privée ne sera jamais l’école de la République », cela n’oblige en rien la République d’organiser son école afin d’en améliorer ses résultats. La République se doit aussi de garantir la liberté de choix des parents.
Et oui Mr Jarrousseau, l’école libre est aussi l’école de la République (c).

 

 

Où est alors la Liberté que défendait il y 20 ans plusieurs millions de personnes si ce n’est plus que celle d’inscrire son enfant sur une liste d’attente ?

Face aux propositions de réformes sempiternellement repoussées, comment soutenir un système dont l’hypocrisie, à travers la sectorisation, est plus criante que jamais ?

 

(a) Vincent Jarrousseau, (Chargé aux affaires scolaires du 14e) Conseil arrondissement 12/09/05

(b) L'inspection générale de l'éducation nationale rapport 2004 remis au ministre sur « l'évaluation de l'enseignement dans l'académie de Paris ».

(c) comme le soulignait Gilles de Robien le 8/09/05 sur Radio Notre Dame

 

07:00 Publié dans Social | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

J'ai lu avec attention la note concernant la situation dans les écoles, un mois après la rentrée scolaire. Il s'agit d'une note documentée, mais certaines informations sont erronées.

Il est dit que le 14ème est un des rares arrondissements ayant des secteurs classés en ZEP. C'est faux. Il n'y a ni réseau d'éducation prioritaire, ni zone d'éducation prioritaire. Cela constitue une difficulté réelle pour certaines écoles, principalement situées dans le secteur Politique de la Ville. Un tel classement permet des taux d'encadrement plus bas et des moyens pédagogiques plus importants.

L'article fait état des résultats de l'Académie de Paris, inférieurs à la moyenne nationale. C'est effectivement un constat souligné dans le rapport de l'Inspection Générale, publié l'année dernière. Néanmoins, attention aux raccourcis que l'on peut faire avec des chiffres et des statistiques. La première conclusion de ce rapport, faisait avant tout état des fortes inégalités scolaires.

Oui, la sectorisation est largement contournée, mais est-ce une raison pour proposer la liberté de choix comme unique solution ? est-ce une raison pour promouvoir la concurence scolaire comme seule alternative ?

Le temps me manque pour développer ce point là, mais je suis disposé à en débattre avec vous, si tant que je puisse vous connaître, puisque votre message n'est pas signé.

Vincent Jarousseau
Adjoint au Maire du 14ème
chargé des affaires scolaires

Écrit par : Vincent Jarousseau | 06/10/2005

Je vous remercie de vos commentaires et de votre rectificatif concernant le lycée/collège François Villon.
Le Lycée François Villon n’est effectivement ni en ZEP ni en REP, mais de par son classement en lycée « sensible » relève du dispositif d’Affectation à caractère Prioritaire justifiant une Valorisation (APV), tout comme 9 autres établissements à Paris ( situés dans les 13e, 18e, 19e , 20e).
Le texte de la note est donc modifié en conséquence.

Écrit par : Pascal | 06/10/2005