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18/02/2006

Manifestation lors du CA [2/2]: vile politique

Vile politique…
Cette manifestation faisait suite au CICA (Conseil d’information et de consultation des Associations) du mois de décembre et surtout au précédent conseil d’arrondissement. En effet, la question du logement y était abordé avec la demande expresse du groupe Les Verts pour que soit inscrit à l’ordre du jour la question des proportions de logements à destination très sociale (PLAI). Ce débat ouvert sous la forme d’un vœu permet à un maire d’arrondissement de soumettre l’avis d’un conseil d’arrondissement au maire de Paris qui l’examine alors au Conseil de Paris. Mais ici, dans le 14e, où notre maire d’arrondissement est de la même obédience que le Maire de paris, il semblerait que ce soit plus un moyen pour une composante verte de la majorité municipale de pousser le Maire dans ses retranchements. Sur le fond, l’ensemble de la majorité municipale s’est accordée pour augmenter la proportion du logement très social au détriment du logement intermédiaire. Cela n’empêcha cependant pas René Dutrey (Les Verts) d’annoncer le dépôt d’un nouveau vœu au nom de son groupe et ce pour un futur conseil d’arrondissement, dans le sens de la surenchère. Le conseil d’arrondissement deviendrait-il une antichambre des manœuvres politiques, dans le sens ou un clash au sein de la très plurielle majorité municipale avait déjà été provoqué par le groupe Les verts au conseil de Paris du 26/09/2005 sur un sujet très proche (la création de 1500 logements d’urgence) avec l’appui de l’UMP ?

Et politique de la Ville
Le sujet, pourtant délicat, concerne la vie de dizaines de familles dans notre arrondissement. Comment les loger et comment proposer des solutions sociales intelligentes et financièrement équilibrées ?
Pour comprendre la difficulté, il est nécessaire de rappeler que partout en Europe, les demandes d’asile sont en diminution, partout sauf pour la France où la demande continue de croître. Conséquence d’une stabilisation et d’une amélioration des conditions politiques dans de nombreux pays et de l’avance des libertés (loin des litanies sur l’entropie du monde assénées continuellement pour soutenir la nécessaire culpabilité de chacun d’entre nous), les réfugiés politiques sont moins nombreux mais pas les réfugiés économiques. L’île de France accueille 50 % de ces nouveaux venus. Et la moitié d’entre eux viennent à Paris intra-muros. Cela implique que 3.5% de la population française (les parisiens) supporte le poids de 25% de l’immigration. Réfléchir sur le sujet renvoie au vaste débat sur l'immigration, impossible dans notre pays puisque pollué par les positions des extrêmes de droite ou de gauche. Les raisons de cette concentration sur Paris sont multiples: a) l’existence de fortes communautés rendent possible la digestion de nouveaux venus. b) le fort gradient des aides entre Paris et les départements voisins, puis entre l’île de France et la province joue le rôle d’un mirage vers lequel se dirigent les personnes en question.

Harmoniser les différences de traitements est un moyen de répartir. Mais lorsque la Mairie prend des positions politiques très marquées de défense de sans-papier, et d’augmentation des aides à leur égard, elle incite ces populations à venir intra-muros. Leur proposer un logement en petite couronne ou en grande couronne se heurte à un écueil tant la protection affichée par la mairie de Paris leur paraît nécessaire. Augmenter continuellement le niveau d’aide permet d’avoir certes bonne conscience, mais ne résout pas le problème de la saturation de Paris et de l’Ile de France en logement d’urgence. Le bon sens serait peut être de répartir différemment le logement d’urgence sur les métropoles de province, en ne faisant pas de la surenchère sociale un outil politique aux effets néfastes.

Pascal

Commentaires

Je me délecte des minuscules joutes politiques locales car par chez nous dans le 9ème, l'union fait ronronner les choses. Mais comme j'ai le sentiment que cette union est de façade car les enjeux de la Ville seront prépondérants sur ceux de l'arrondissement, je me demande jusqu'où cette union va tenir. Par ailleurs, je suis étonné de l'ambiance qui semble regner au sein de ce CA, c'est tendu non ?

Écrit par : Didier | 19/02/2006