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15/01/2007

Un dimanche à la bibliotheque ?


Périodes de soldes et fin d’année particulière où noël et 1er de l’an étaient des lundis, les dimanches s’avèrent actuellement être de fait des jours ouvrés pour de nombreux commerces. Si la question reste partagée de façon globale sur la question de l’ouverture du dimanche ( 1 français sur deux y serait favorable), elle porte désormais plus sur des questions de conservations d’acquis et de craintes de désorganisation sociale que d’un besoin de recul hebdomadaire face aux choses matérielles telles que les religions l’ont initialement créée.

De longue date d’ailleurs l’ouverture des lieux culturels, rejoignant dans la laïcité les lieux spirituels, y est acquise. Nul ne s’offusque à ce qu’une librairie soit ouverte ce jour-là. Pourtant une exception à un épanouissement culturel subsiste : les lieux publics que sont les bibliothèques. Et cela pourrait ne plus durer ? Une ouverture du dimanche des bibliothèques semble rencontrer les demandes des parisiens mais la réforme se heurte aux principaux intéressés, les agents des bibliothèques eux-mêmes. Récemment en grève (samedi 16/12, pour faire le pont avec le dimanche ?!) pour contrer tout aménagement des temps de travail, les personnels pourraient remettre aux calendes grecques, si ce n’est à l’après élection municipale, toute modification les concernant.

Dans un système qui invente un officiel « Bureau des temps » dont le nom semble sorti tout droit d’un roman de Franz Kafka, l’écoute des besoins de la population semble encore peu suivie de changements du rythme de la ville. Que ce soit pour une crèche ( dont les heures de fermeture semble plus dépendre  des besoins des personnels de crèches que du besoin des parents), pour les services administratifs ou comme ici pour des services culturels, l’évolution des rythmes de vie de ceux qui vivent la ville semble se faire de façon très dé-corrélée de « ceux qui font vivre la ville ».
 
Le 14eme arrondissement dispose de 3 bibliothèques : Vandamme , Plaisance et Georges Brassens.
 
Vandamme
80, avenue du Maine
mardi 12 h - 19 h ; mercredi 11 h - 19 h ; jeudi 12 h - 19 h ; vendredi 12 h - 19 h ; samedi 11 h - 18 h

Plaisance
5, rue de Ridder
mardi 12 h - 19 h ; mercredi 10 h - 19 h ; jeudi 12 h - 19 h ; vendredi 12 h - 19 h ; samedi 10 h - 17 h

Georges Brassens

38 rue Gassendi
mardi 10 h - 19 h ; mercredi 10 h - 19 h ; jeudi 13 h - 19 h ; vendredi 13 h - 19 h ; samedi 10 h - 18 h

Commentaires

L'ouverture des bibliothèques le dimanche existe dans ceratines villes de province. Aux Etats-unis j'ai vu fonvctionner une formule mixte très séduisante: le bibl. municipale est ouverte sous la responsabilité d'un bibliothécaire et de l'association des usagers qui fournit des bénévoles.
J'avais envisagé de fonder une telle association , mais la lecture des statuts extrêmement rigides des bibliothécaires de la Ville de Paris m'a dissuadée de me lancer dans l'entreprise. Le temps est-il venu d'avancer?

NB on a pu remarquer que le passage aux 35 heures sans doute sans moyens accrus a entrainé une réduction des plages d'ouverture...

Écrit par : bourquelot | 09/03/2007

L'ouverture des bibliothèques le dimanche existe dans ceratines villes de province. Aux Etats-unis j'ai vu fonvctionner une formule mixte très séduisante: le bibl. municipale est ouverte sous la responsabilité d'un bibliothécaire et de l'association des usagers qui fournit des bénévoles.
J'avais envisagé de fonder une telle association , mais la lecture des statuts extrêmement rigides des bibliothécaires de la Ville de Paris m'a dissuadée de me lancer dans l'entreprise. Le temps est-il venu d'avancer?

NB on a pu remarquer que le passage aux 35 heures sans doute sans moyens accrus a entrainé une réduction des plages d'ouverture...

Écrit par : bourquelot | 09/03/2007

PREMIERE PARTIE DU MESSAGE
Voici un éclairage suite à cet article qui se révèle de son temps en mettant en relation l’ouverture souhaitée, par certains citadins, des commerces et services privés avec la question de l’ouverture des services publics le dimanche. Cependant il néglige le rôle d’organismes tels que les « bureaux des temps ».

Quelques mises au point s’imposent.

La première sur la problématique de l’ouverture des bibliothèques le dimanche.

Il convient de trouver une alternative aux seuls moyens actuels, à Paris et à titre d'exemple, de lire des livres le dimanche sans les acheter : s’installer dans un des grands magasins culturels des Champs Elysées ou du Carrousel du Louvre. Certes, il y a aussi la Bibliothèque Publique d’Information, qui a un rôle important mais qui est justement victime de son succès, comme l’atteste la queue infernale qui s’étale sous les tuyaux le long de la rue du Renard. Il y a aussi la Bibliothèque Nationale de France, dans le 13e arrondissement, elle aussi surchargée le dimanche, dont l’entrée est payante et qui possède une architecture et un fond qui ne la destinent pas à occuper la position de bibliothèque de loisir grand public.

Dans un rapport de 1998 intitulé « Temps de la ville et qualité de vie » et réalisé pour le compte de la « Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail » (Eurofound, basée à Dublin, 1), le sociologue Jean-Yves Boulin signale que « le cas des bibliothèques publiques s’inscrit […] dans une démarche de modification de l’utilisation de la ville le dimanche » (p.60).
Cependant, ce qui peut être ouvert le dimanche est une question ou velléités de flexibilité, oppositions nettes et positions plus ou moins complexes opposent de nombreux acteurs.

Concernant les bibliothèques, les enjeux soulevés sont divers et « d’autres questions sont en jeu ». Celles-ci « sont de nature plus culturelle ou sociale [rôle de la lecture, modes de pratique de la lecture (en solitaire, en famille), renforcement des liens sociaux, si l’on considère la solitude de certaines catégories de citoyens les dimanches] » (Boulin, p.60).

Sur cette question je pense qu’au-delà des conflits internes à la direction des affaires culturelles de la ville de Paris, il convient de se pencher sur les expériences étrangères, tout en gardant en tête les différences nationales dans le processus de négociation du changement dans les organisations.

Un rapport réalisé en 1998 par des universitaires néerlandais (2) pour Eurofound explique l’expérience de la ville d’Amsterdam concernant l’ouverture des bibliothèques le dimanche (3). Expérience qui s’est pérennisée et étendue à d’autres villes des Pays-Bas. Ainsi la bibliothèque centrale de la Haye est ouverte le dimanche de 12h à 17h (l’ayant visitée je peux vous certifier qu’elle est accueillante et agréable pour tout type de public).

Les auteurs analysent les enjeux de cette ouverture, le processus qui a amener à cette évolution et évaluent celle-ci.
Loin d’être un isolat, cette initiative s’intégrait dans des débats plus larges sur l’ouverture des magasins, des musées le dimanche avec l’objectif affiché d’avoir un centre-ville plus vif et attractif.

L’ouverture des bibliothèques le dimanche aux Pays-Bas date de 1991, avec la ville de Leiden qui fut la première à franchir le pas. En 1992 grâce à la volonté d’un conseiller municipal d’Amsterdam, ce fut au tour de la municipalité d’Amsterdam d’émettre l’intention de faire de même. Malheureusement pour la direction en charge des bibliothèques, l’augmentation des frais de fonctionnement n’était pas prévue dans le projet, ce qui n’empêcha pas l’engagement d’une expérimentation dès 1993. Ainsi d’octobre à mars 1993, la librairie centrale fut ouverte les dimanches de 13h à 17h. Initiative qui fut ensuite étendue à deux bibliothèques de quartier, respectivement en 1996 et 1998. En 1998 (à l’époque de rédaction de ce rapport) de nombreuses villes des Pays-Bas avaient adopté ce nouveau rythme d’ouverture. A ce sujet, Jean-Yves Boulin (p.30) signale que « ces pratiques influent sur les conditions de travail des employés et sur la relation entre leurs différents temps sociaux, dans la mesure où ils impliquent la mise en place d’horaires atypiques ou encore la nécessité de travailler par roulements »
Le processus de négociation sur la mise en œuvre était donc un enjeu clé de la réussite de l’expérimentation. Processus qui a « fait intervenir les employés […] par l’intermédiaire d’enquêtes sur leurs souhaits, de groupes de travail, etc. Selon ce modèle, le responsable du projet tend à prendre en compte l’impact des changements d’horaires de travail prévus sur le quotidien des employés » (Boulin, p.47).
A cela s’ajoute la nécessité d’une bonne gestion, pour cause de non augmentation par la municipalité d'Amsterdam des crédits de fonctionnement.
Afin d’amener à ce nouveau régime d’horaires il a été convenu comme condition principale que le travail du dimanche soit lié à la volonté de l’employé, qui ne doit pas être contraint. Pour les auteurs du rapport, cette démarche de volontariat rend plus difficile le bouclage du planning des employés, qui ne fut complété que « quelques semaines avant l’ouverture de la saison ». L’ouverture du dimanche fut donc l’objet de « discussions élaborées » et régulières entre la direction de la bibliothèque et les employés.
Dès l’été précédent le début de la saison d’ouverture le dimanche (octobre), il fut demandé aux employés de toutes les bibliothèques s’ils voulaient travailler ce jour là. Demande qui fut bien reçue, et eut de nombreux soutiens, car basée sur le principe du volontariat.
Au delà de la négociation, les buts assignés par la direction à cette ouverture du dimanche concernaient : - la possibilité donnée aux actifs d’accéder à la bibliothèque après leur semaine de travail, leur samedi passé dans les commerces ; - aux étudiants de bénéficier d’une plage horaire de travail supplémentaire ; - l’étalement de la fréquentation de la bibliothèque tout au long de la semaine.
Les auteurs du rapport relatent que les effets de curiosité et de nouveauté ont amené de nombreux employés à se porter volontaire pour travailler le dimanche. S’ajoute à cela le bonus salarial de 70% qui a aussi pesé dans la balance. Malgré cela en 1998 « l’effet de nouveauté » avait disparu et la direction a du faire appel à de nombreux travailleurs vacataires.
Pour les auteurs du rapport, l’ouverture le dimanche satisfait les usagers mais est néanmoins remise en discussion chaque année entre la direction et les employés. Situation que les auteurs du rapport expriment ainsi : « les intérêts du public se heurtent à celui de la direction (donner un bon service au public) et à celui des citadins ([sui souhaitent] autant d’ouverture que possible : sept jours par semaine, des ouvertures plus matinales et des fermetures plus tardives) ».
On voit donc la complexité des débats et les intérêts qui s’entrechoquent (4).
Ce rapport présente aussi le profil des visiteurs le dimanche. Profils et modes d’utilisations de la bibliothèque qui sont plus larges que les buts énoncés plus haut. Ainsi, la direction et les auteurs du rapport ont remarqués que les visiteurs du dimanche « prennent leur temps pour chercher un livre, [que] l’atmosphère est plus plaisant que les autres jours. Les gens plus conviviaux. » Un des effets inattendus fut de voir de nombreuses familles au complet, et « plus particulièrement celles avec de jeunes enfants » ; de voir la forte fréquentation par de nombreux visiteurs issus des « minorités ethniques » venus pour lire des journaux dans leur langue. Des personnes âgées se sont aussi appropriées le lieu car « rien d’autre n’est ouvert dans leur quartier » ce jour là.
Le dimanche est aussi l’occasion pour la bibliothèque d’organiser des évènements spéciaux, comme l’accueil d’écrivains connus.
Pour les auteurs du rapport, cette ouverture est un succès, qui contribue à rendre le centre-ville plus vivant le dimanche.

Écrit par : Julien | 09/03/2007

SECONDE PARTIE DU MESSAGE
Pour revenir, à la France, hors de Paris il existe déjà des équipements culturels fonctionnant le dimanche. L’agglomération de Rennes s’est ainsi récemment dotée des « Champs Libres » où une agréable bibliothèque située en centre-ville est ouverte le samedi et le dimanche après-midi (5), avec cependant une ouverture limitée à un seul pôle en été. Celle-ci se trouve dans un bâtiment « intégré » accueillant aussi un musée, des lieux d’exposition temporaires, un restaurant… Je ne dispose pas d’évaluation sur cet exemple.

Néanmoins, afin d’alimenter cette problématique j’ai cherché à me documenter, via internet, sur d’autres expériences françaises d’ouverture de bibliothèque le dimanche, comme celle de Boulogne-Billancourt.
En 2006, dans le cadre de l’atelier « Les horaires d’ouverture en question » du congrès de l’ABF (Association des bibliothécaires de France) Claudie Planchon (bibliothèque municipale de Boulogne-Billancourt) a présenté l’expérience de Boulogne (6). Municipalité qui souhaitait mettre en place de nouveaux horaires dans « le contexte de la mise en place du projet de la nouvelle médiathèque, fin 1998 ». Remettant ce projet dans son environnement, où « le cinéma et le musée ouvraient le dimanche », elle signale que « la question d’une ouverture dominicale de la bibliothèque s’est posée assez tôt lors de l’élaboration du projet ».
Ses propos montrent l’importance de la négociation avec les employés afin mettre en pratique la volonté politique de l’exécutif local.
Elle explique les décisions mises en œuvre qui se basent dès le départ sur deux statuts, employés volontaraires et vacataires : « il fut décidé que seul le personnel volontaire assurerait par roulement les permanences le dimanche, assisté d’une équipe étoffée de vacataires. L’effectif du dimanche est donc le suivant : 6 agents parmi le personnel permanent de la bibliothèque et plus d’une quinzaine de vacataires. » S’ajoute à ces deux statuts un roulement des jours de travail du personnel existant depuis 1998 et fixé à un dimanche travaillé sur cinq. Ce jour travaillé est ensuite, « en fonction [de] l’indice » de l’agent payé ou récupéré. Claudie Planchon signale que « la constitution des équipes effectuant ce roulement est établie chaque année ». Dans sa présentation, elle met en avant le rôle des vacataires, « éléments-clef de ce système ». Ceux-ci « sont majoritairement des étudiants, […] recrutés pour travailler six heures le dimanche et certains d’entre eux le dimanche et un autre jour de la semaine (le mercredi ou le samedi). »
On voit donc que la solution trouvée pour l’ouverture du dimanche a été de diversifier le personnel et les statuts. Bien sur, cette situation n’est pas exempte de « quelques difficultés de communication » qui peuvent survenir entre les équipes d’agents et de vacataires.
L’évaluation qu’elle fait de l’ouverture le dimanche révèle des « critères objectifs » avec l’augmentation de la fréquentation ce jour là et « des éléments plus subjectifs : le ressenti des agents accueillant le public le dimanche souligne la fréquentation d’un public différent de celui de la semaine […] les lecteurs viennent plus en famille, plus en groupe ; beaucoup plus d’usagers extérieurs à la commune ; beaucoup d’étudiants… Les usagers sont moins stressés, plus agréables envers le personnel. »

Lors du même congrès le sociologue Laurent Lesnard a présenté une communication intitulée : « Les horaires et jours d’ouverture des bibliothèques : une perspective sociologique » (7).
Dès le départ il pose le problème : « Comment […] concilier une plus grande accessibilité horaire des bibliothèques sans en même temps demander aux personnels des bibliothèques une plus grande présence en dehors des horaires et jours usuels de travail ? Si ce dilemme n’est évidemment pas propre au monde des bibliothèques, il se trouve cependant exacerbé par la position privilégiée des bibliothèques dans les politiques culturelles locales. » Replaçant dans un contexte plus général, il explique très clairement que « la question des horaires et des jours d’ouverture des bibliothèques renvoie […] aux tensions temporelles qui traversent l’ensemble des sociétés développées et qui […] se trouvent exacerbées par les dernières transformations sociales. » Pour lui « la question de l’extension des jours et heures d’ouverture des bibliothèques s’inscrit dans les tensions actuelles entre les temps économique et familial. »
Laurent Lesnard pose alors la question importante pour ces équipements culturels : est-ce que « les efforts consentis pour accroître leurs jours et heures d’ouverture répondent bien à une demande de leurs publics et permettent de conquérir de nouveaux usagers » ?
Pour tenter de répondre à cette question cruciale il a analysé les résultats des enquêtes emploi du temps réalisées par l’INSEE (8).
Son analyse penche pour une retenue qu’il nous invite à avoir vis-à-vis des effets de l’ouverture des bibliothèques le dimanche. Observant les pratiques culturelles qui ressortent de son analyse, il note ainsi que « sur les 15 441 personnes ayant répondu à l’enquête emploi du temps de 1998, seules 140 déclarent s’être rendues dans une bibliothèque. Ces usagers se situent dans le haut de l’espace social : cadres et professions intermédiaires sont sur-représentés et employés et ouvriers sous-représentés. » Néanmoins sa conclusion rejoint les observations effectuées le dimanche à Boulogne-Billancourt : « le public des bibliothèques ouvertes le samedi apparaît toutefois un peu moins élitiste, mais surtout plus familial : l’ouverture le week-end des bibliothèques semble privilégier plus le renouvellement générationnel que social des publics des bibliothèques. » Cependant on note la différence avec le cas d'Amsterdam qui s'est découvert de nouveaux usagers le dimanche.

J’espère que ces éléments pourront modestement contribuer à cette question de l’évolution des horaires et des fonctions des équipements publics culturels qui, pour moi, sont un facteur de cohésion sociale.

Écrit par : Julien | 09/03/2007

DERNIERE PARTIE DU MESSAGE
Pour conclure sur le cas parisien, il est compréhensible que tous les employés des bibliothèques municipales de Paris ne désirent pas travailler le dimanche, sachant que la plupart travaillent déjà le samedi. Cependant il semble possible, au yeux du citoyen que je suis, de réfléchir à un roulement de « bibliothèques de garde » par arrondissement composée de personnels volontaires pour une autre organisation temporelle de leur travail. Ceci tout en réfléchissant au système de vacataires, qui ne doit cependant pas être la solution magique à mettre en place dès le départ, car il est une source possible de conflit.
Un gros travail de négociation avec les personnes concernées est donc nécessaire. L’enjeu est fort et la responsabilité sociale de l’institution publique est à introduire dans le débat. Bien faire comprendre l’enjeu d’une telle avancée est une des conditions nécessaires à son appropriation.

Pour terminer, je souhaite revenir sur l’appellation « bureau des temps » qui est la face visible de l’iceberg concernant des politiques sensibles aux évolutions des modes de vie.
Pour vous en convaincre, je vous conseille d’observer les nombreuses initiatives qui ont émergées ces dernières années.
Certaines s’attachent à l'amélioration des horaires de travail des salariées (exemple de la mairie de Rennes), à la réflexion sur les services publics comme la communauté d’agglomération de Poitiers qui concentre certains services publics utiles lors des pics de rentrée scolaire (9), de l’utilisation d’une partie des équipements (scolaires…) par d’autres activités le soir ou durant les fins de semaines –une ébauche de solution face à l’épineuse question de la création des locaux publics– (Paris et Montpellier), l’animation d’espaces et d’équipements publics en soirée pour trouver une procurer des loisirs alternatifs pour les jeunes comme à Saint-Denis et à Rennes (10).
Je vous invite à lire les articles de personnes porteuses de ce type d’actions et de conceptions depuis une dizaine d’années (11) et à vous plonger dans plusieurs publications et sites internet :
- Un numéro de 1997 des Annales de la recherche urbaine intitulé "emploi du temps" dont les articles sont disponibles en ligne (12)
http://www.annalesdelarechercheurbaine.fr/sous-rubrique.php3?id_rubrique=49
- le site internet de l’Espace des Temps du Grand Lyon : http://www.espacedestemps.com
- Celui de Millénaire 3 du Grand Lyon, qui regorge de données (textes, aces d’études…). Il suffit de chercher le mot temps sur cette page : http://www.millenaire3.com/resultats-de-votre-recherche.148.0.html
- L’association Tempo Territorial, présentée sur le site de l’Espace des Temps : http://www.millenaire3.com/tempo-territorial.149+M5fb41cf916e.0.html

Mal connues, ces personnes et ces initiatives mériteraient une plus large audience.

Voilà, ce n’est que la solution d’un citoyen qui croit aux potentialités de telles approches pour accompagner la société actuelle. Je suis à votre disposition pour discuter plus longuement de ces questions temporelles.

Cordialement

Julien Grouiller
Etudiant en (fin de) master d'urbanisme

Écrit par : Julien | 09/03/2007

LES LIENS (1)
(1) Rapport « Temps de la ville et qualité de vie » http://www.eurofound.europa.eu/pubdocs/1999/40/fr/1/ef9940fr.pdf (95p.)
(2) Martin Dijst, Mark van den Heuvel, Lia Karsten, Harold van der Werff, et Koen Breedveld, de la Netherlands Graduate School of Housing and Urban Research, Catholic University Brabant, en association avec l’université de Tilburg.
(3) Horaires des bibliothèques municipales d’Amsterdam : http://www.oba.nl/ipark/index.cfm?vID=D5117FA8-C437-DBB5-D1C597E355649179
(4) Sur ce thème lire l’ouvrage coordonné par Luc Gwiazdzinski, La ville 24 heures sur 24 - Regards croisés sur la société en continu, Editions de l’Aube, 2003. Une note de lecture sur cet ouvrage : http://www.espacestemps.net/document538.html
(5) Horaires de la bibliothèque des Champs Libres http://www.bibliotheque-rennesmetropole.fr/54254496/0/fiche___pagelibre/
(6) Site internet de l’ABF www.abf.asso.fr et la présentation http://www.abf.asso.fr/IMG/doc/claudie%20planchon.doc

Écrit par : Julien | 10/03/2007

Eh bien voilà une bien jolie rédaction en 3 parties avec des citations, des références.
Continue comme ça Julien et tu l'auras ton Master.

Écrit par : isabelle | 14/03/2007

Eh bien voilà une bien jolie rédaction en 3 parties avec des citations, des références.
Continue comme ça Julien et tu l'auras ton Master.

Écrit par : isabelle | 14/03/2007

Dommage de voir citée la bibliothèque de Rennes mais pas celle d'Issy-les-Moulineaux... pourtant ouverte le dimanche et plus facilement accessible en métro pour les Parisiens.

Écrit par : Colin | 17/03/2007

Dommage de voir citée la bibliothèque de Rennes mais pas celle d'Issy-les-Moulineaux... pourtant ouverte le dimanche et plus facilement accessible en métro pour les Parisiens.

Écrit par : Colin | 17/03/2007

Je n'étais pas au courant pour la bibliothèque d'Issy-les-Moineaux. Encore une piste à explorer...

Écrit par : Julien | 18/03/2007

travaillant moi même dans une bibliothèque, je suis défavorable à l'ouverture le dimanche pour plusieurs raisons:

1/ je pense que notre société a besoin effectivement de sociabilité, mais je ne vois pas en quoi se retrouver en famille, avec des amis le dimanche dans une bibliothèque nous sociabiliserait plus au contraire puisqu'on ne s'intéresse pas à l'autre mais à ce que la bibliothèque propose. ce n'est pas le café du coin!

2/pour les employés qui déjà travaillent le samedi et qui donc ne voient leur famille que le dimanche, quel jour leur reste-t-il? même avec un aménagement du temps, comment ne pas se retrouver en décalage avec les autres?

3/vous voudriez travailler en plus le dimanche quand vous n'êtes payés qu'à peine un peu plus du smic? (1190 euros net par mois)

Écrit par : CS | 21/03/2008

Ouverture le dimanche? C'est une blague... déjà que les agents de la bibliothèque ne travaillent pas beaucoup le samedi :
* de manière générale, ouverture des portes à 10h
* aujourd'hui samedi 22 mars: FERME !! Merci beaucoup... C'est ça le service public? Se dépêcher de fermer la bibiliothèque dès le premier long week-end?

Écrit par : Solal | 22/03/2008

Solal, Je ne sais pas où est ce que vous habitez mais nous, ville de banlieue de 40 000 habitants,
nous ne fermons JAMAIS pour un long week end ni un pont (nous n'en faisons jamais)
mais j'imagine que vous en avez bien profité de ce week end? nous ne travaillant le samedi,
nous ne travaillons pas le lundi donc nous n'avons aucun de ces longs week end.

nous étions donc ouvert de 10h à 18h sans interruption comme tous les samedis

vous trouvez que ça ne fait pas beaucoup 8h dans une journée pour venir à la bibliothèque?

avez vous lu mon message précédent? qu'en pensez vous?

Écrit par : CS | 25/03/2008

Bonjour,

Voici les informations concernant les nouvelles animations à la bibliothèque Vandamme pour les mois d’avril et mai 2008 :

Les jeudis de l’actualité : La construction de soi
conversation philosophique

avec Delphine Bouit
philosophe

jeudi 10 avril 2008
12h30

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Une saison japonaise

atelier de fabrication de figurines (8-14 ans)
mercredi 9 avril 2008
15h

projection d’animés série Bleach (8-14 ans)
mercredi 23 avril 2008
15h

contes du Kamishibaï (5-9 ans)
mercredi 30 avril 2008
15h

inscriptions auprès des bibliothécaires

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Une saison japonaise

atelier d’origami (6-12 ans)
mercredi 14 mai 2008
15h

atelier d’initiation au shogi
jeu d’échecs japonais (tous âges)
samedi 17 mai 2008
15h

cos play
défilé en musique de personnes
déguisées en personnages de manga
samedi 24 mai 2008
15h

remise des prix du concours autour de la série Bleach
samedi 31 mai 2008
15h

inscriptions auprès des bibliothécaires


Bien cordialement

Magali Raillon
Bibliothèque Vandamme
80, avenue du Maine
75014 PARIS
Tél. 01 43 22 42 18
Fax 01 43 22 65 16
magali.raillon@paris.fr

Écrit par : Magali Raillon | 26/03/2008

Bonjour CS,

comme je l'ai dit, je suis hostile à l'ouverture les dimanche et je partage votre réaction à cet égard.

En revanche, il me semble que l'offre culturelle serait améliorée si les bib ouvraient à 9h30 le samedi.

Quant au WE de Pâques, la femeture le samedi de la bibliothèque ne correspond à rien (ce n'est pas un jour férié) et est incompatible avec les besoins des lecteurs. Ca m'a rendu furax!

Ma banque, elle, était ouverte ce samedi, et pourtant la convention collective de la banque est plutôt réputée pour sa générosité.

Écrit par : Solal | 29/03/2008

CS, je précise que ma bibliothèque est la bibliothèque Geroge Brassens dans le 14ème arrdt.

Je pense que les lecteurs de votre ville ont dû apprécier le fait que la bibliothèque où vous travaillez est resté ouverte ce WE de Pâques.

Écrit par : SOlal | 31/03/2008

La banque est ouverte le samedi du WE de Pâques, donc la bib. doit l'être aussi? Woua ça c'est de l'argument. C'est vrai que le texte principal compare librairies et bibliothèques, vous oubliez seulement que les premières sont avant tout des commerces. Ceci dit, pour pondre un texte pareil, l'auteur est surement un de ces bourgeois, bohème ou décomplexé, qui ne demande qu'une chose : que le monde qui l'entoure se plie à SON rythme de vie, bref, soit entièrement à son service.

Travaillant en bib. depuis 14 ans pour un salaire d'à peine 1300€, je refuserai tant que cela sera possible de travailler le dimanche et de sacrifier au diktat du "tout ouvert tout le temps pour satisfaire MES désirs qui ne peuvent attendre".

C'est l'usager-consommateur et nombriliste qui me dégoute de plus en plus de ce métier...

Écrit par : Flo | 01/04/2008

Flo, relisez SVP mes contributions: je suis contre l'ouverture le dimanche. Contre.

Et rappelez vous que vous n'êtes pas propriétaire de la bibliothèque, c'est un service public et il doit s'adapter aux besoins de beaucoup d' usagers, qui, la semaine, travaillent et donc se rendent à la bib... le samedi.

Une bib, c'est d'abord fait pour les lecteurs, pas pour son personnel, non? Et si les usagers vous dégoutent, faites un autre boulot, vous vous rendez malheureux.

Écrit par : Solal | 01/04/2008

Bonjour,
L'équité sociale c'est permettre au jeune qui n'a pas de livres chez lui d'en bénéficier.
C'est permettre au jeune qui ne peut pas travailler chez lui (télévision, bruits, pbm de chauffage) d'avoir un lieu d'étude disponible.
Or le jeune de milieu favorisé a une grande chambre et bureau pour étudier le Dimanche. Celui de milieu défavorisé a la bibliothèque.
Merci donc aux personnes qui acceptent de travailler le Dimanche car elles font marcher l'ascenseur sociale. Merci donc aux bibliothécaires et aux mairies qui ont une haute idée de leur fonction et qui ouvrent le Dimanche.
Allez devant la BPI le Dimanche et vous trouverez que l'attente pour étudier (1h30 dans le froid) n'est pas digne d'une politique éducative ambitieuse...
J'espère que cet appel aura des échos positifs et je reste attaché pour ma part au Dimanche comme jour du repos et d'instruction (musée, cultes, associations, bibliothèques, sport).

Écrit par : THIBAULT | 06/03/2009

Bonjour,
Je comprends tous les problèmes éthiques que cela peut poser - et sociaux bien entendu - , comme le rappelait CS à juste titre, travailler le dimanche en plus de tous les autres jours de la semaine, aussi dures soient-ils, ne semble pas être de l'ordre de l'humaine condition. Aussi me demandais-je, pourquoi, au lieu de faire comme le préconise notre président de la république - travailler plus pour gagner plus - , nous n'instaurions pas un système de roulement?
Je m'explique.
Je propose qu'on instaure un système ou la semaine serait prise en charge par des employés en CDI à temps plein, et ou des stagiaires (encadrés certe) viendraient prendre la relève le dimanche. Je suis absolument certain que de nombreuses personnes seraient pretes a accomplir de telles taches, et l'ouverture des bibliothèques le dimanche fait quand même office d'un débat qui fait assez largement consensus du point de vue des utilisateurs.

Il serait quand meme temps de trouver un moyen de désengorger Beaubourg ou la BNF le dimanche , non ??

Écrit par : Alexandre | 29/03/2009

"Ma banque, elle, était ouverte ce samedi, et pourtant la convention collective de la banque est plutôt réputée pour sa générosité."

Et à quelle heure ferme-t-elle, votre banque ? On pourrait caler les horaires des bibliothèques sur celles des agences bancaires, mais je doute que cela vous satisfasse longtemps.

Écrit par : Dalma | 22/08/2009