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24/03/2006

Main Basse sur les crèches

Nous faisions le point récemment sur les créations de places en crèches dans le 14e . Lancées en 2002, celles ci sortent de terre seulement aujourd'hui et ouvriront ( ou ont ouverte) leur portes cette année. La totalité de ces crèches, de même que l'ensemble des projets lancé depuis 2001, est d'origine associative. Seul un projet de halte-garderie a un statut municipal.

Le choix de l'associatif

Pour les crèches collectives, les différences entre crèches municipales et associatives expliquent les choix qui ont été faits en 2002 lors du lancement des projets. Pour un coût à peu près équivalent au fonctionnement entre municipales et associatives -- en moyenne 1/3 du financement d'une place en créche est assuré par la ville, 1/3 par la CAF, le dernier tiers par les parents selon leur quotient familial ( moyenne nationale 27%) -- les créches associatives offrent de nombreux avantages :

Leur délai de réalisation est considérablement moindre (même si en l'occurrence ces projets auront pris 4 années).

Le recrutement des personnels (question de statut) est simplifié.

Enfin, les horaires collent plus à la réalité professionnelle de très nombreux parents, puisque certaines proposent non seulement des horaires étendus, mais aussi décalés.

Leur statut associatif leur donne toute indépendance vis à vis de la mairie. La ville dispose cependant d'un droit de regard sur les situations financières et sur le fonctionnement de l'association, comme pour toute association percevant des subventions de la Mairie et ceci d'autant plus que des conventions de délégation de service public existent. Il en résulte que l'attribution des places en crèches échappe au contrôle de la mairie.

Or depuis 2002, début de la mandature, une commission pour l'attribution des places en crèches organise le placement des enfants au sein des différentes crèches municipales. Alors que la capacité d'accueil des crèches associatives devraient augmenter cette année (elles représentent actuellement 605 places), le nombre de places disponibles pour cette commission n'a donc pas évolué et reste aux alentours de 1153. Notons que l'année dernière, 567 places ont été attribuées, pour 1576 demandeurs dans l'arrondissement.

Main basse sur les berceaux

L'adjointe à la petite enfance, Marianne Auffret, a lors du dernier conseil d'arrondissement (20/3/06) déposé un voeu afin de proposer au conseil de Paris qu'une partie des places des crèches associatives soient désormais réservées à la municipalité, ingérant par conséquent la ville dans des associations jusqu'ici indépendantes. La quantité de places désormais allouée à la ville se faisant égale à la quote-part de la ville dans le financement de l'association à travers les subventions. Soit 1/3 des places.

L'argument premier avancé en faveur de cette modification est notamment la simplification pour les parents afin de s'inscrire en un seul lieu pour la totalité des crèches. Certains quartiers étant totalement dépourvus de places de crèches municipales (Montsouris notamment), la mesure permettrait à la ville de disposer de quelques places dans ces quartiers. Cet argument de simplification se heurte cependant au fait que les parents souhaitant maximiser leurs chances d'obtenir une place en crèche devront bien évidemment ne pas faire l'impasse sur les 2/3 des places qui resteront du ressort de la crèche associative, et donc se porter demandeur également auprès de ces structures. Soit autant de démarches qu'auparavant, sauf pour les plus confiants ou pour les moins informés. Notons au passage que dans de nombreuses villes ainsi que dans certains arrondissements parisiens, une fiche de pré-inscription au niveau de la mairie est renseignée par la famille qui y fait état de ses préférences en termes de crèches de quelques natures qu'elle soit, puis est adressée aux directrices des établissements associatifs. L'argument tient mal.

Si on peut comprendre effectivement la frustration pour les acteurs de la mairie de ne pas voir leur capacité s'accroître alors qu'un budget supplémentaire y est consacré, d'autres arguments en faveur de cette mainmise sur plus de 200 places sont également avancés : Une « frange d'associations » se comporterait de façon opaque sur l'attribution des places, loin de la « procédure transparente de la commission» de la Mairie.

Malgré la convention de subvention signée avec les crèches associatives les engageant à respecter une mixité sociale, celles-ci favoriseraient, selon quelques élus socialistes, des familles aux revenus plus élevés.

A contrario, les critères de sélection pour les crèches municipales sont basés principalement sur les ressources des familles en donnant une priorité aux plus faibles revenus. Etant donné la pénurie de places de crèches dans l'arrondissement, (16eme sur Paris en nombre de berceaux par enfant), la figure semble s'écarter de la mixité sociale tant préconisée.

Un contrat de défiance

Si jeter une suspicion sur le tissu associatif pour la petite enfance est l'un des arguments, cela ne manque évidemment pas de faire réagir quelques élus, dont principalement Madame Bellenger, elle-même PS. De façon concise (un exploit pour la personne), elle expliqua son abstention sur ce voeu qui selon elle porte « préjudice à la relation de confiance » avec les associations. En désaccord avec le reste de la majorité municipale, un échange vif s'ensuivit avant que le maire ne lui retire la parole pour ne plus lui rendre. Rangeant ses affaires, celle-ci ne pu que dénoncer off les allégations de ses camarades de rang. Esprit libre et indépendant vis à la à vis de la mairie du 14e, comme elle l'avait déjà démontré lors des votes internes au Parti Socialiste. L'opposition UMP, qui vota contre, se rangea derrière les arguments de Geneviève Bellenger, tout ayant été dit.

Plus que le seul objectif local d'une adjointe

Enfin, oublier la nature d'un voeu serait occulter une partie de la question. En effet un voeu proposé au conseil de Paris a pour objectif de concerner l'ensemble des arrondissements parisiens. Cela dépasse donc très largement notre cadre du 14e. Si Marianne Auffret est la rapporteuse de ce texte, il est interressant de noter que le groupe Vert est également à l'origine du texte. Si en proposant ce voeu on peut ne pas voir de calculs particuliers de la part de Mme Auffret, il est interrresant de rapprocher ce voeu de la tentative du groupe Vert (dont notre 1er Adjoint René Dutrey en est le président de groupe au conseil de Paris) de s'opposer au subventionnement de certaines crèches. Sont particulièrement visées les crèches de confession juive telles Loubavitch ou Gan Menahem. Et de s'interroger sur les objectifs réels de ce groupe, credo sur la nocivité du communautarisme ou étrange positionnement politique ?

 

Pascal, demandeur assidu de places en crèche depuis 3ans et demi.

Commentaires

Pascal,
Je prends connaissance ce soir de vos commentaires sur le voeu que j'ai déposé au dernier conseil d'arrondissement.

Pour votre information, le délai de réalisation d'une crèche associative n'est pas "considérablement moindre". Le délai dépend essentiellement de l'inscription d'une structure d'accueil dans un immeuble en construction ou déjà construit. Dans le 14ème; il ne s'agissait que de programmes neufs, d'où le délai de 4 ans. Nous avons été à la merci des retards de chantiers.

Par ailleurs pour répondre à vos bons arguments, si je me réfère aux derniers bilans comptables de la Ville de Paris, les structures associatives coûtent plus cher au contribuable que les structures municipales. Et oui... Et pourtant, malgré ce surcoût, les personnels sont moins bien payés. Et oui... Le recrutement des personnels n'est pas simplifié. Il est aussi complexe, voire pire en raison de ces salaires moindres. En effet les personnels diplômés pourraient théoriquement être en moindre proportion dans les structures associatives, mais c'est rarement le cas, car tout comme en municipal, ils souhaitent avoir recours le plus possible à du personnel diplômé. Si je vous accorde que les horaires associatives "collent mieux à la réalité professionnelle de très nombreux parents", je vous demande de considérer la "réalité professionnelle" des personnels qui travaillent dans les crèches et rentrent tard, souvent en banlieue lointaine car justement leur petits salaires ne leur permettent pas de vivre à Paris!


Puisque vous m'accusez de vouloir faire "main basse sur les crèches",je vous réponds: 3 fois oui.
Vous admettez tout de même que nos critères sont plus sociaux, de façon transparente et officielle, et que les associations ne sont pas tenues à ces critères. Alors nous sommes d'accord. Je veux faire "main basse" sur les places pour les donner à des gens trop pauvres pour avoir recours à un autre mode de garde (750 euros pour une assistante maternelle ou une garde partagée, c'est très cher et pas seulement pour les smicards pour qui c'est tout simplement impossible!) et ainsi de permettre à tout le monde de pouvoir retourner travailler. Je suis bien placée pour savoir que bien souvent les établissements associatifs travaillent admirablement en ce sens de façon volontaire et dévouée et loin de moi l'idée de les attaquer. Mais "bien souvent" n'est pas assez quand on connaît l'impasse dans laquelle se trouvent certaines familles et que la collectivité devrait avoir le droit de choisir à qui profite l'argent qu'elle engage. Je ne porte pas de jugement sur les revenus ou les activités des gens, je fais en sorte que chacun ait le minimum (la possibilité de retourner travailler) et encore cela ne m'est pas toujours possible tant les places manquent à certains moments de l'année... Je vous rappelle que je gère une pénurie que je n'ai pas créée et contre laquelle je lutte! A un des derniers conseils d'arrondissement auquel j'ai assisté en tant qu'administrée, Madame Catala a affirmé que non seulement le 14ème arrondissement ne manquait pas de places de crèche, mais qu'il y avait trois places vacantes... Une...blague?

Je vous rappelle par ailleurs que je suis de gauche, que je mène une politique de gauche et que les électeurs le savaient lorsqu'ils ont voté. A moins que vous ne remettiez aussi ce principe là en doute.

Concernant la mixité sociale, vous avez sûrement mal compris. C'est de ses pauvres et de ses classes moyennes inférieures dont Paris se départit! Pas de ses classes supérieures! La "mixité sociale tant préconisée" ne consiste pas à prendre un pourcentage de chaque CSP, et mélanger le tout pour en faire je ne sais quel paradis standardisé. Il s'agit de ne pas avoir à dire à une famille qui gagne, allez disons 2500euros, 2 enfants, 800 euros de loyer, je vous évite toutes les situations vraiment difficiles et il y en a des quantités, "Madame, Monsieur, je suis désolée de vous informer que bien que je sache que vous ne pouvez pas avoir recours à un autre mode de garde, j'ai choisi la famille à 7000 euros qui représentera sa catégorie à la crèche Z."

Je ne commenterai pas par ailleurs vos commentaires de fin délirants sur le supposé fond (communautaire? anti-communautaire? je n'ai toujours pas compris) du voeu présenté en conseil. Les liens que vous proposez sur votre message ne m'éclairent pas sur ce qu'est censée évoquer ma position.

Très sincèrement,

Marianne Auffret
Adjointe au maire du 14ème
chargée de la petite enfance.

Écrit par : marianne auffret | 29/03/2006

Les discours évoluent selon les contextes. En conseil, un des arguments sur le choix fait alors en 2002 était notamment la durée de réalisation moindre des ces structures associatives. Alors oui, la réalité des dernières années aura peut être démontré que cela n'est pas le cas. Ce qui explique en partie votre souhait de changer de stratégie, en favorisant plus des structures municipales si vous étiez amenée a effectuer une seconde mandature.

De même, en parallèle d'un discours tendant à démontrer que le coût entre crèches associatives et municipales est le même, il a effectivement été objecté qu'un rapport de l'inspection générale faisait état d'un constat différent, faisant état d'un surcoût de l'associatif. Nulle trace de ce rapport dans les comptes rendus de l'Inspection Généralle de la Ville. Cela ne veut pas dire qu'il n'existe pas, mais que je ne l'ai pas trouvé alors que les autres rapports sont très facilement accessibles. ( je suis preneur)

Je comprends la réalité professionnelle de ceux qui oeuvrent au sein de ces crèches. Nombreuses sont les personnes qui subissent la même réalité : des trajets longs et quotidiens, des horaires étendus. J'aimerai effectivement que tous le comprennent. Le discours de la PMI semble loin de cela. Laisser son enfant à 8h30 et venir le rechercher à 19h m'a tout bonnement été qualifiée d'une « attitude irresponsable » pour des parents (sic). Oui il y a fracture et différence de traitement.

Combien même un pouvoir politique se targue d'utiliser un processus transparent pour l'attribution d'un droit (que ce soit une place en crèche, un logement ou tout autre avantage reservé à une portion de la population) je ne peux m'empêcher de penser qu'il n'est pas sain d'inféoder cette population demandeuse à ce même pouvoir. Où vous voyez une redistribution sous couvert de justice sociale, d'autre peuvent y voir un clientélisme passif. Cela ne vise rien ni personne en particulier, juste un principe. A mes yeux, les associations ont justement l'avantage de rendre neutre cette attribution.

Je comprends parfaitement l'argument de n'attribuer les places en crèches aux populations les plus démunies. Je respecte totalement ce choix. Mais pourquoi ne pas expliquer clairement aux demandeurs le plafond de revenu en vigueur. Cela economiserait quelques timbres mais bien sûr je passe volontairement sur le temps et les espoirs des parents... Pourquoi ne pas expliquer également que les critères autres que les revenus sont bien subalternes ... et je pense à un certain cas tragique où le refus de la commission a durablement marqué les directrices de crèches...

Enfin, les rapprochements que vous qualifiez de délirants donnent juste un éclairage sur le souhait du groupe Verts, cosignataire du voeu, de supprimer depuis des années les subventions à des crèches confessionnelles. Si le moyen est certes différent de l'opposition manifestée par ce groupe à chaque signature de convention de subvention avec ces crèches, la fin peut être identique (je doute qu'une association confessionnelle puisse se voir confier 30% de personnes n'étant pas de cette confession, sauf à y perdre sa spécificité.). Je ne juge pas du bien fondé. Notre république laïque empêche le financement des cultes, mais n'a jamais empéché le financement des associations confessionnelles. Lorsque l'opacité supposée des crèches associatives fut dénoncé, aucune ne fut cité. Aucune, exception faite de ces crèches confessionnelles en question. Savoir si, comme le dit Mr Jean-François Legaret, Maire du 1er, le groupe Verts fait de la désinformation sur les activités loubavitch. Aucune idée. Savoir si les maires, pourtant socialistes, des 18e,19e et 20e qui votent et proposent les subventions aux mêmes crèches sont dans l'erreur. Aucune idée.

Écrit par : Pascal | 31/03/2006

Auriez-vous une liste des crèches associatives proches de Monton-Duvernet? Merci de votre aide.

Écrit par : Sophie | 02/05/2006

We have a question. We are seeking for the "places dans les crèches" in Paris openning at evening, because we would like to leave my child (2 years old ) from 17pm to 20pm on 2 days a week (evry tuesday and wednsday of this July and August only).
We are very happy if you could let us know some suggestions.
We are loking forward to hear from you.
Sincerely yours,
AF
Nous avons une question. Nous cherchons la places dans les crèches de paris que 'ouvert a soir, parce que nous voulons confier notre fils (2 ans) de 17pm a 20pm (mardi et mercurdi pendant le juillet et aout seul).
Vous voulez indiquer nous votre suggestion?
Sincerement,
AF

Écrit par : Akira FURUTA | 17/06/2007

6 ans après, toujours la même galère dans le 14ème, je vous l'assure...

Écrit par : Achat appartement Marseille | 08/01/2013