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20/07/2009

Né dans la rue, exposition à la fondation Cartier

ne-dans-la-rue.jpgA la fin des années 60, des gamins des quartiers déshérités de New York écrivaient leur nom sur les murs de leurs lycées.

Ces jeunes adolescents, latinos ou afro-américains pour la plupart, n’utilisaient aucune technique particulière : avec un simple marqueur noir ils recouvraient les murs de leur pseudo qui se composait d’un nom suivi du numéro de la rue où ils habitaient.

A ce stade, leur démarche n’avait rien d’esthétique mais traduisait une volonté de marquer leur empreinte dans une société en pleine mutation (mouvement des droits civiques, révolution sexuelle, libération de la femme).


L’objectif ultime des taggeurs est d’être vus par le plus grand nombre. Ainsi, ces jeunes garçons arpentaient les rues sans relâche après les cours et une bonne partie de la nuit jusqu’au jour où l’idée leur vint de sortir de leur quartier.

Rapidement, les writers les plus actifs s’attaquèrent au métro. En 1970, très peu de noms étaient écrits à l’extérieur du métro. Certains taggeurs parvenaient à écrire leur nom en descendant du métro. Pour tagger à la bombe à l’extérieur du métro, il leur fallait entrer dans les dépôts des trains pour voler les clés des conducteurs.

Les pieces sur les rames de métro représentent une évolution significative dans le parcours deswriters. Les graffitis s’inscrivent dans une démarche esthétique, et, tout comme la musique de l’époque, ils défient l’ordre établi.

L’exposition de la Fondation Cartier retrace la naissance du graffiti au travers d’interviews, de photos et d’objets personnels ayant appartenu à des jeunes taggers.

Quelques artistes contemporains (Basco Vazko, Cripta, JonOne, Olivier Kosta-Théfaine, Barry McGee, Nug, Evan Roth, Boris Tellegen/Delta, Vitché, and Gérard Zlotykamien) ont été invités à créer des œuvres et des installations éphémères pour témoigner de la vivacité et de l’éclectisme de ce mouvement artistique toujours en pleine évolution.

Du 7 juillet au 29 octobre 2009

Fondation Cartier pour l’art contemporain

261, boulevard Raspail, Paris 14ème

Commentaires

Une expo très scolaire sans doute pour un public "bobo", même à la rigueur "maman bobo" (des photos, des vidéos, des films et une incontinence verbale). La Fondation Cartier fait la rentrée des classes. Des non-œuvres très propres sur elles, du graffiti/papier peint ou du graffiti complexé par l'art conceptuel. Ils américanisent le mouvement alors que les groupes d'étudiants mi lettristes, mi situationnistes avaient recouverts les murs de Paris dés 68, et que reste t-il de "Happy Holiday", "Sweet cousin cocaïne", "Dust sin", "Sirone", peut-être un peu de "Futura 2000" ?. Si "L'imagination au pouvoir" était un slogan de 68, nous subissons aujourd'hui un pouvoir qui veut imaginer à la place des gens (multiplication des chaines de télévision, musiques clipées, livres bédétisés ou CDromisés et bien sûr, publicité inquisitrice). La jeunesse a besoin d'imaginer. Elle ne peut se sastisfaire des imaginaires fast food dans lequel on la baigne. Elle crée ses propres images. Les graphs sont des distorsions expressives qui soulignent du même coup ce qu'ils déforment : la lettre. Si on observe ces graphes, la première chose que l'on constate, c'est la primauté du trait mais ce trait est un trait éclaté. La jeunesse que l'on maltraite de plus en plus depuis quelques décennies est devenue dépressive. Ce retour de la cerne révèle l'angoisse d'une impression de dissolution. La couleur, élément essentiel du graphe, intervient alors comme une force jaillissante échappant au conditionnement du tracé. Elle se superpose à lui, le transforme et finalement s'affirme en elle-même : Le graphe est l'expression d'un combat entre un sentiment d'anéantissement et un désir de réaffirmation de soi. Et les graphes, c'est fini. La Fondation Cartier que l'on a connu plus inspirée vient après la bataille. Restent les taggs tandis que les slogans reviennent...

Écrit par : miss Punchabord | 06/09/2009