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09/06/2010

Pauvres Oeuvres...

Dans le cadre de l’extension du Tramway T3 jusqu’à la porte de la Chapelle, la Mairie de Paris a lancé le projet d’un « accompagnement culturel » du tramway en installant sur le Parcours du Tramway des œuvres d’art, à l’instar de ce qui avait été réalisé il y a désormais 4 ans dans la partie Sud du T3. Ainsi 29 nouvelles œuvres d’art doivent être installées pour permettre l’inscription de l’art dans l’espace public. Malgré la période extrêmement tendue pour les finances de la ville, et ce malgré les fortes augmentations de l’imposition, le budget consacré à ces œuvres reste conséquent : plus de 13 millions d’euros.

Au regard de cet investissement, un enseignement peut être tiré de la première tranche du tramway puisque dans le 14e arrondissement 4 œuvres d’art avaient été programmées en 2006. Malgré les demandes des conseils de quartier, aucune concertation n’avait alors été engagée et le choix des œuvres avaient été imposées par la Mairie de Paris. Seules 3 ont été réalisées puisque une installation, celles de Peter Kogler qui devait être installée sur le pont de voie ferrée séparant les 14eme et 15eme a finalement été refusée par RFF (Réseau Ferré de France). Ces œuvres d’art, annoncées comme pérennes, se révèlent être dans un état déplorable et hors d’état de fonctionner pour celles intégrant le plus petit élément électrique.

Les « Pixels » , œuvre d’Angéla Bulloch située sur la façade de l’Institut de Puériculture de Paris,  s’apparente plus aux pixels morts d’un mauvais écran. Pour l’œil averti qui chercherait , de nuit uniquement puisque le jour l’œuvre reste éminemment discrète, la présence d’une quelconque œuvre d’art, il sera encore alors possible d’apercevoir 3 ampoules fonctionnant; coût de la facture 263 814 euros tout de même.

Plus loin, dans le parc Montsouris, l’installation sonore "Murmures" de Christian Boltanski n’a pas mieux supporté le poids ni des années ni des postérieurs s’y posant. Les 10 hauts parleurs dont la fonction initiale était de murmurer des mots d’amour ne fonctionnent plus depuis longtemps. Si l'amour n'a pas de prix, l’œuvre en a malgré tout un : 139 000 €uros

 

Au delà de l’arrondissement, l’œuvre « Téléphone » de Sophie Calle installée sur le pont du Garigliano reste aux abonnés absent. Il devrait toutefois être déplacé pour être installé en un lieu plus visible. Coût du raccordement initial: 277 905 €uros

 

Que restera t’il donc des autres œuvres , le « Skate Park » de Peter Kogler transformé en murs de tag pour 337.799 Euros, ou bien encore le « Mirage » installée à la Poterne des Peupliers (13e) 347 765 €uros dont les palmiers restent définitivement au sol ? Les grands organisateurs qui semblent toujours exceller dans l’art éphémère, là même où on ne peut gratter le vernis, auront ils noté leurs propres limites ? La mise en place des œuvres d’art pour la partie Est du Tramway dira probablement si les leçons ont été retenues du fiasco artistique obtenu au sud.

 

"Pixels" - Paris 14e                               " Murmures"  - Paris 14e                     "Téléphone" - Paris 15e

photoipp.jpgmurmures.jpgphoto_calle.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les notes précédentes sur le sujet http://www.parisxiv.com/archive/2006/07/03/art-tramway-pa...