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15/03/2006

Lycées du 14e : des notes peu fameuses

L’Education Nationale a, comme chaque année depuis 13 ans, publié la semaine dernière les indicateurs sur les lycées. Il est particulièrement intéressant de se pencher sur le sort des lycées du 14eme.

En préambule on peut noter que si on ne peut effectivement trouver deux élèves qui se ressemblent, l’interprétation des résultats portant comparaison entre lycées est extrêmement délicate et sujette à caution. Depuis le simple palmarès que certains journaux publiaient et qui ne permettait que de faire un classement peu utile des meilleurs lycées, l’éducation Nationale a souhaité apporter plus de transparence et contrer ces simples palmarès par des indicateurs de réussite des élèves dans chaque lycée. On pourra toujours malgré tout apporter ses réserves quant aux résultats obtenus, mais cet indicateur constitue à l’heure actuelle la mesure la plus fiable de l’enseignement que voient nos enfants pour le second degré. Le procédé consistant à sélectionner au cours des années de seconde, première et Terminale, et par conséquent à se séparer des éléments les moins prompt à réussir afin d’obtenir le meilleur taux de réussite au bac, devient apparent. De même, afin de déterminer les qualités intrinsèques à l’établissement, une pondération est effectuée en fonction de l’age des élèves et de leur origine sociale.

 

Pour le 14e, nous retrouvons donc les 5 lycées d’enseignement général (François Villon, Paul Bert, Emile Dubois, Raspail –dominante technologique-, Catherine Labouré – privé et à dominante technologique- ) et les 3 lycées professionnels (Catherine Labouré,Raspail, Erik Satie).

 

Si Paris compte de nombreux lycées au nom prestigieux, force est de constater que le 14e a été oublié dans cette distribution. Les résultats sont globalement médiocres pour l’ensemble de ces établissements, allant jusqu’à franchement mauvais pour certains. Seuls les lycées Emile Dubois et Catherine Labouré réalisent des résultats légèrement mieux que les résultats attendus (i.e. après correction des facteurs sociologiques).

Tirer sur une ambulance n’a évidemment aucun intérêt mais, comme mentionné dans le bilan de septembre sur les écoles du 14eme, le phénomène de contournement de la sectorisation se fait au détriment des parents les moins informés. Ce contournement, véritable sport parisien fondé sur une petite part d’hypocrisie et sur une grosse part légitime de vouloir ce qu’il y a de mieux pour ses enfants, touche plus de 40% des élèves. En résulte un évitement général des lycées du 14e. A contrario, certains élèves en grande difficulté tant scolaire que sociale se voit conseiller, par les personnels de l’éducation et assistants sociaux, de tout faire pour éviter certains établissements, quitte à opter pour le privé, ce qui ne leur souvent pas possible faute de moyens ou faute à une sectorisation impossible à contourner pour les plus petites gens.

 

Enfin, pour en venir plus spécifiquement au lycée ayant les plus mauvais résultats (55% de réussite au Bac, contre 76% attendus), François Villon, notons que là rien de nouveau. Depuis des décennies sa réputation bien acquise se confirme dans les faits. Sur les 5 dernières années --données disponibles sur le site de l’EN--, aucune amélioration ne se fait ressentir, montrant un différentiel stable (mais néanmoins négatif) de 20% entre résultats et résultats moyens à population identique.

 

Ce type d’indicateurs est et sera critiqué. Alors que l’OCDE vient d’émettre un rapport pointant la perte de vitesse des systèmes d’éducation en France et en Allemagne, il légitimise une politique de résultat au détriment d’une politique de moyen. 2 notions dont les intérêts ne sont pas forcément partagés entre parents et monde de l’éducation.

à voir : les résultats des lycées et la notice explicative sur http://indicateurs.education.gouv.fr

 

07:00 Publié dans Social | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

Il ne s'agit effectivement pas d'une révélation. La moyenne des résultats obtenus au bac dans les lycées du 14e est inférieure à la moyenne parisienne. Pour autant, est-ce la bonne méthode pour juger nos établissements ?

Vous parlez de l'évitement. Concernant les lycées, sachez qu'il s'agit d'un système d'affectation organisé par district. Le 14e est dans le même district que les 5e, 6e et 13e. Aussi, François Villon ou Paul Bert doivent "rivaliser" avec Montaigne, Louis Legrand ou Henri 4. Evidemment, il n'y a pas de comparaison possible. Je ne dispose pas de statistiques précises, mais il y a fort à parier que les lycéens inscrits dans les établissements du 14e viennent en majorité de d'autres arrondissements, voir de d'autres communes. D'une certaine manière, il s'agit d'une autre forme d'évitement.

Je vous invite à consulter à lire mon opinion sur cette question en clickant sur :
http://vincent-jarousseau.blogspot.com/2006/03/comment-valuer-les-lyces-du-14e.html

Écrit par : Vincent Jarousseau | 15/03/2006

Bonjour,

Brrrrrrrrrrrr, cela fait froid dans le dos.... Avez-vous un comparatif similaire pour les collèges du 14è svp?

Écrit par : DERAI | 07/04/2006