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11/04/2006

Un projet immobilier contesté à l'Infirmerie Marie Thérese

En 1816, Céleste Buisson, épouse de François-René de Chateaubriand, entreprend la création d’un institut à destination des femmes veuves victimes de la révolution et des prêtres âgés ou infirmes. Son Infirmerie prend jour en 1819 et est dédié à la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, Marie Thérèse. Dès lors les Chateaubriand acquièrent jardins et parcelles pour constituer une véritable maison de retraite pour les ecclésiastiques.

Histoire de la Maison de retraite Marie Thérèse

Après leur exil forcé (à Aulnay) qui prit fin à la chute de l’empereur, ils s’installèrent en 1818 dans ce hameau alors aux portes de Paris et y vivront pendant 28 ans dans un bâtiment aujourd’hui disparu, proche de cette institution. C’est ici notamment que Chateaubriand rédigea une grande partie de ses «mémoires d’outre tombe». Aujourd’hui encore, destiné à accueillir les prêtres âgés et malades, la maison de retraite Marie Thérèse reste un havre paix. Mme de Chateaubriand fit don de son œuvre à l’archevêché afin que son œuvre lui survive et perdure. Cette infirmerie fut remaniée à plusieurs reprises. Bien que le bâtiment en résultant ne présente effectivement que peu de valeurs architecturales, hormis son clocher et une chocolaterie, petit atelier installé par Mme de Chateaubriand pour couvrir une partie des frais, l’infirmerie présente néanmoins quelques intérêts historiques. Sa chapelle de style néo-classique est notamment visitable lors des journées du patrimoine. Si une majeure partie de cet intérêt historique est lié au mobilier – deux tableaux dont l’un de François-Pascal-Simon Gérard et une statue de la vierge -- , il n’en reste pas moins que Mme de Chateaubriand repose elle-même derrière son autel, avec une simple plaque à sa mémoire.

Un projet immobilier pour financer de bonnes oeuvres

Aujourd’hui cependant le diocèse de Paris est confronté à un problème de vétusté d’un certain nombre de ces installations et doit envisager leur modernisation. Les fonds nécessaires étant conséquents, celui-ci a décidé de financer les travaux nécessaires en faisant appel à un promoteur, la Cogedim, par la construction d’un bâtiment de rapport. Disparaîtrait alors totalement le bâtiment Saint-Jean construit en 1852. L’opération s’orienterait vers la construction de logements, en faisant cependant appliquer les quotas de caractère social qui incombent aux surfaces construites. Les fonds que permettraient de lever cette opération assureraient alors un financement des réhabilitations nécessaires sur les autres bâtiments. Les bâtiments prévus utiliseraient les droits à construire procurés par les surfaces de jardins, et se tiendrait en lieu et place de cette infirmerie. Un dépôt de permis de démolir et de construire a été enregistré en Décembre 2005 et est actuellement en cours d’examen. Bien que basé sur deux immeubles de 6 étages, condition nécessaire pour apporter les fonds requis, le projet déposé prend en compte une esthétique respectueuse des bâtiments environnants. Fini le temps des années 1960 où les bâtiments se devait d’être uniquement « pratique », finies les années 1980 où le Modernisme autorisait des paris architecturaux hasardeux qui se sont souvent révélés erronés. Cependant les architectes des Bâtiments de France ont demandé un délai afin d’instruire le dossier, en se donnant comme date butoir le 14 mai.

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Le parc de la Maison de retraite Marie Thérèse

Un témoignage historique

Néanmoins les associations de défense du patrimoine local, l’association d’histoire et d’archéologie du 14eme ainsi que le président de la société Chateaubriand s’opposent à ce projet au titre de la préservation du vieux paris. Le site est non classé mais a son histoire. Les jardins sont cependant répertoriés au PLU au titre des Espaces Verts Protégés. Le PLU qui devrait être voté au conseil de Paris rapporte 9159 m² de jardin, établis sur un décompte du service des Parcs et Jardins de la Ville de Paris. Or les opposants à ce projet contestent ce chiffre et font état d’une différence de 1500 m² avec la réalité. La complainte fut par ailleurs reprise pas le Canard Enchaîné publié le 22/03/2006.

Pour appuyer la contestation portant principalement sur l’aspect architectural, sur l’intégration harmonieuse de ce bâtiment de 6 étage et sur la démolition de bâtiments vieux de 150 ans, est également mentionné un non respect des termes du legs fait par Céleste de Chateaubriand qui décéda en 1848. Bien que celui ci ne puisse être retenu comme un point bloquant du point de vue juridique, reste à savoir si l’aspect moral est sauf.

A la question de connaître l’avis de la mairie du 14e, Pierre Castagnou laisse comprendre que la balance reste incertaine bien qu’il affirme que, à l’heure, son « avis ne penche pas pour un avis favorable ».

Paradoxes d'une ville vivante

Dans un Paris qui se fige lentement, où la construction de logements neufs est bloquée faute de disponibilités foncières suffisantes (seulement 870 logements neufs construits en 2005 pour Paris et ses 2,3 millions d’habitants, hormis le secteur social) et où le besoin en logement est plus saillant que ces 10 dernières années, on peut souligner le paradoxe entre ces positions. De même, est tout aussi paradoxale la situation du 3eme et du 4eme age pour lesquels la Ville de Paris se déclare attentive. Car il faut rappeler que, ici, l’objectif est bien de moderniser et construire 48 chambres pour des personnes qui auront passé une grande partie de leur vie au service et à l’écoute des autres. Sans faire appel à la collectivité, le diocèse compte sur ses propres ressources. Alors lorsque la suggestion est faite au diocèse « de trouver un financement ailleurs »(a) que par un projet immobilier, et notamment par la générosité de donateurs, la remarque peut être prise de façon cinglante. (nous donnerons prochainement l’état du budget d’une paroisse du 14eme pour illustrer ce point)

Quel aurait été l’esprit de Mme de Chateaubriand face à ce débat complexe ? Si la douceur de vivre et la spiritualité de ces lieux ont notamment été encensés par son mari dans ses « Mémoires d’Outre Tombe » aurait elle souhaité la préservation du vieux paris au détriment des vieux eux-mêmes pour lesquels elle fonda cette œuvre ?

Pascal

(a) reunion publique du conseil de quartier Montparnasse-Raspail 3/04/06

Commentaires

personne n'est en mesure de s'exprimer en donnant la parole à Céleste Buisson de la vigne épouse de Chateaubriand. Ceci dit, _ et ce n'est pas sans intérêt vu qu'il se trouve toujours des personnes à se point inspirées pour faire parler les morts _, je parle en mon nom, sans masque et en toute franchise. J'aime Paris et les vieilles pierres et tout le passé qui s'y attache, ce tout fait mon délice. Aussi, je suis un partisan de la conservation de l'édifice en l'état, de sa rénovation, de la valorisation de ce patrimoine.

Écrit par : STIEGELMANN | 16/02/2008

Bonsoir,

Ancien étudiant infirmier en Psychiatrie, je suis disponible à éffectuer de l'ecoute auprès de personnes souhaitant se confiés, et, disposant de savoir dans le domaine de la santé, Hopitaux URGENCES SMUR Infirmerie d'entreprise, je suis titulaire du brevet National de secourisme, mention réanimation, certificat de connaissances medicales de niveau 1 formation funeraires DSA ancien soigneur dans le foot durant 12 ans, je suis disponible auprès de personnes souhaitant se confiés, ( Homme Spécialisé dans les foyer de ce type de public) je me tiens disponible: Mon numero de portable O6629O6364.je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes meilleurs sentiments:

Écrit par : russo yvon | 18/11/2008

Waw, j'adore votre site, grand merci pour ces idées, et notez en 1er lieu que je suis pleinement d'accord avec vous ! Permettez-moi d'insister, oui votre article est excellent, je songeais à tout ça en plus l'autre jour. C'est mon tout 1er commentaire ici et je reviendrai avec plaisir sur ce blog !

Écrit par : Hyères | 19/06/2010

Bonjour,

Je suis totalement pour la conservation de l'Infirmerie Marie Therese.Apres des années de recherche,je viens d'obtenir la preuve que ma mère a été abandonnée en ce lieu le 30 octobre 1905.
Elle a été découverte au parloir de l'Infirmerie par Madame Veuve BONNET employée dans cet établissement.

Il est bien évident que, sans la connaitre, je suis attaché à ce lieu de mémoire dont ma mère potait le prénom de MARIE THERESE.
Fait à LYON le 26 mars 2011.

Écrit par : BRUNIER René | 26/03/2011