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12/06/2006

Terminus pour la gare expérimentale

La gare Ceinture Ouest de la petite ceinture était depuis le début de l’année devenue le repaire de jeunes artistes proposant l’organisation de soirées culturelles et artistiques.  En avril déjà, nous faisions état de ce lieu squatté, renommé Gare Expérimentale par ses occupants, de ses objectifs mais aussi des difficultés rencontrées avec les riverains. Peu après, plusieurs articles dithyrambiques paraissaient dans des média locaux, relayés par plusieurs associations voyant dans ce squat une dynamique positive dans un quartier souvent trop coincé entre boulevard des maréchaux et voies de train à grande vitesse.

Si les objectifs du collectif squattant la gare pouvaient apparaître attrayant, puisque celui-ci affichait le souhait de réaliser des opérations de type soupe populaire ou aides aux personnes en difficultés, le projet semble ne pas avoir évolué exactement comme affiché.


Installés en janvier 2006, ceux-ci savent que pour perdurer il faudra se faire accepter dans les lieux. Alors que, déjà, de nombreux riverains s’insurgent contre cette occupation illégale et les nuisances associées, la gare expérimentale commence à s’organiser en se constituant en association dès le mois de février. Se forment alors les contacts avec associations locales et conseil de quartier. Invités à présenter leur projet en réunion publique du conseil de quartier, c’est pourtant à une population énervée et désespérée que sont confrontés les artistes-squatteurs. En parallèle, le projet social de la gare, qui prévoyait notamment la mise en place d’une cuisine partagée où les plus démunis pouvaient venir se restaurer, ne trouve un écho pas forcément positif. Quelques SDF squattaient de façon antérieure ces locaux (5 à 7 SDF). Se trouvant peu de points communs avec leurs nouveaux co-occupants, plusieurs partiront d’eux-mêmes. La cuisine partagée s’apparente le plus souvent à un barbecue festif sur les voies ou dans le passage souterrain reliant le 14e arrondissement au 15e qui, sporadiquement devient interdit de passage aux habitants. Le prix des soirées ayant lieu à la gare expérimentale avoisine quant à lui les 10€, équivalent à des soirées dans des lieux réguliers, les soucis de sécurité en moins. Sur ce montant, 70% était reversé aux artistes en représentations et  un peu moins de 20 % était destiné aux œuvres sociales, le reste étant théoriquement dédié à aménager la gare. Car comme décrit dans notre article précédent, des travaux d’envergure étaient réalisés dans ces lieux, bien évidemment sans le consentement du propriétaire, la SNCF.

 

Malgré les tentatives d’institutionnalisation et de modération dans leur soirées, la population avoisinante reste confrontée à de graves problème de sécurité, de tranquillité et de propreté : les soirées organisées à la gare expérimentale se trouvant le plus souvent dans les registres technos et musiques électroniques jusqu’au lever du jour, les publics attirés ne contredisent que trop rarement les clichés associés. Seringues jetées au sol, cannettes éparpillées en grand nombre, agressivité entre participants… Et cela sans compter sur le bruit généré par les soirées, que ce soit par la musique elle-même, ou les nuisances sonores des participants de ces fêtes. Les organisateurs tenteront cependant de limiter le nombre de participants, et de réduire les nuisances sonores, percevant l’animosité du quartier. Ainsi, une visite fut organisée pour les riverains, ainsi qu’un repas de quartier, malgré tout insuffisant à amadouer les personnes devenues insomniaque depuis de nombreux mois. Après une pétition lancée par les riverains, des actions sont menées auprès de la SNCF, du commissariat et du préfet de police. Convoqués par la police ferroviaire, les organisateurs se retrouveront dès le 19 avril devant le juge.

 

Au mois de mai, les connections sur le réseau électrique ont été supprimé. Point final de cette expérience qui se voulait essaimer ailleurs en France et se donnait 10 ans pour exister en ces murs, les procédures engagées par les institutions et les riverains ont abouti et conduit à l’expulsion des squatteurs le Mercredi 7 juin.

medium_gare_experimentale_1.jpg

 

medium_gare_experimentale_2.jpg

 expulsion des squatteurs sous le controle des forces de l'ordre et des huissiers - photo parixiv.com

Pascal 

 à lire : notre premier article sur la gare experimentale

08:00 Publié dans Social | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : paris |  Facebook |

Commentaires

donc une fermeture definitive depuis qu'est devenu ce lieu ? si vous avez des infos sur cet ancien squat d'artistes ou sur d'autres installés sur Paris merci de me les communiquer.

Écrit par : sonia | 23/07/2007

Chere Sonia, je te signale que les artistes fondateurs de ce lieu se sont installés rue de l'aude toujours dans le 14ème. le lieu tourne tres bien, des groupes viennent y répeter toutes les semaines, des danseuses, une troupe de théatre, un labo photo, des projections..;
je t'encourages vivement a y faire un tour, ils sont tous adorables,ouverts, créatifs...
Artistiquement, -STONED-

Écrit par : stoned | 13/01/2008

La Gare n'est plus, vive l'Agence Experimentale.
En effet le collectif s'est deplacé rue de l'aude, m° Alesia, suite a son expulsion une triste matinée de juin.
Depuis le collectif est plus silencieux mais ne s'endort pas!
Passe donc y faire tour.

Écrit par : guillaume | 15/01/2008