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27/11/2007

Le jardin suspendu du 14eme

Lancée en 2000 lors du plan Etat Région par Jean Tibéri et appuyé depuis par Bertrand Delanoë, la couverture du Périphérique dans le secteur de la porte de Vanves à la porte de Brancion est aujourd’hui en voie d’achèvement. Sur une longueur totale de 410 mètres,  cette couverture créera ainsi une surface de prés de 10 000 m2, intégrant les ponts existants franchissant le périphérique: Pont de la Porte Brancion, le pont de la rue Julia Bartet, et le pont de l’avenue de la Porte de Vanves. Ce nouvel espace se décomposera en 3 dalles distinctes:

Une première dalle à l’ouest , au niveau du 15eme arrondissement entre la Porte Brancion et la rue Julia Bartet, située partiellement sous les voies ferrées. Cette zone sera notamment utilisée afin d’abriter des bâtiments techniques pour la ville.

Entre la rue Julia Bartet et l’avenue de la porte de Vanves, se trouvera la plus grande partie de cette couverture. Sur environ 6000 m², la dalle sera aménagée en jardin.

Plus à l’est, sur une petite longueur de 40m depuis la Porte de Vanves en direction de la Porte de Chatillon, une 3e dalle accueillera de nouvelles aires sportives.

 

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Des jardins suspendus…

Les jardins seront aménagés en amenant couvrant les ouvrages de béton par une couche de terre variant de 50 cm à 1m 50. Les possibilités d’aménagement sont donc nombreuses et doivent faire l’objet de consultation, comme nous en avons désormais l’habitude, jusqu’en mai 2008, même si la société de paysagiste semble avoir son idée… Premiers bénéficiaires de ce futur jardin, les employés de l’INSEE et les élèves de l’ENSAE situés à Malakoff. En revanche, les riverains ayant vu disparaitre la sortie porte de Vanves, sans consultation (ce qui est tout autant habituel lorsque le résultat de la consultation est plus hasardeux) ne verront à la place qu’un talus engazonné.

L’idée de ce jardin étant de supprimer cette coupure entre Paris et sa banlieue, l’impression de barrière devra être minimisée. Les clôtures qui seront présentes pour le jardin principal seront donc traitées afin de réduire leur impact visuel. Leur hauteur sera donc limitée. En revanche, pour la partie ouest, aires de jeux et de sport, aucune clôture n’est prévue afin d’en laisser l’accès de jour comme de nuit. L’expérience dans un quartier moins difficile a pourtant montré ses limites de ce choix tendant à créer un véritable « spot » fréquenté par des personnes généralement bruyantes. Même si, comme ils disent, ce sera le meilleur moyen de se croire à Ba-by-lone…

 

410 m pour combler un océan

Pour cette couverture, le coût prévu initialement est de 55 millions d’euros, ce qui aura un impact clairement positif pour 900 riverains de cette portion du périphérique : en réduisant les nuisances sonores, en apportant de la verdure mais aussi en désenclavant le quartier par son ouverture sur les communes limitrophes. Car aujourd’hui le quartier apparait comme particulièrement isolé. Cet isolement est dû à son histoire, et de son aménagement en étapes, qui laisse des stigmates sur la circonférence de Paris : une première ceinture de brique ( les immeubles HBM en briques) située à l’extérieur des boulevards des maréchaux construite à partir des années 1920 sur l’emplacement du mur de défense, puis une seconde ceinture verte ( dédiés principalement à la construction d’écoles, de lycées, et de très nombreux espaces sportifs) aménagée à partir des années 60 sur des terrains militaires jusque là interdits à toute construction. De cette ancienne ligne de démarcation militaire visant à protéger le cas échéant Paris, résultent deux enveloppes conservant le principe de coupure avec les villes limitrophes.

Le périphérique actuel agit incontestablement comme la plus redoutable fracture. Et si les limites administratives d’une ville agrandie telle que comme les préconise le projet ambitieux du Grand Paris, n’étaient rien face à cette tranchée qu’est le Périf ? Les 410 m ne suffiront pas à effacer cette césure avec les villes voisines. C’est un peu ce que l’on peut reprocher à ce projet: ne voir que de façon trop restreinte et limitée. Sur les 35 km du périphériques, dont beaucoup sont déjà couverts, plus d’une dizaine pourrait être construit du fait de leur encaissement. Il sera probablement possible de le faire touche par touche, au risque de perdre en cohérence et de ne pas avoir une réflexion globale mais surtout de s’étaler sur des décennies. Pour remédier à cette fracture Paris-banlieue, la continuité de la ville serait plus surement assurée par la construction mixte de jardins, bureaux et pourquoi pas logements. Ce qui aurait tout de même pour agréable effet de financer une partie des investissements nécessaires. Car c’est bien évidemment ce facteur qui limite de tels projets. Verra-t-on un jour un réelle ambition pour le périphérique? Si ce n’est celle, actuelle, de la Ville, ce pourrait être celle du Grand Paris.

 

Pascal 

Commentaires

Votre article est tout à fait juste, si ce n'est que le "tout bagnole" promu depuis des années par l'ex-majorité municipale et dont elle entend visiblement faire un de ses arguments majeurs de campagne dans le cadre des municipales finit toujours par constituer un frein majeur aux opérations d'urbanisme d'ampleur qui ne le favorisent pas...

Écrit par : LoB | 28/11/2007

Lob
Votre commentaire est absurde . Arretez de parler du tout bagnole.... Personne ne veut du tout bagnole !!! L'ex-majorité municipale s'était déjà fixé comme objectif de réduire la circulation automobile , et celle ci avait déjà reculé entre 1995 et 2001.
Les moyens employés n'étaient effectivemebnt pas les mêmes : c'était augmenter les avantages des transports en commun pour les rendre encore plus compétitifs, et non pas utiliser des moyens coercitifs contre ceux qui ont besoin de leur voiture.
Explique moi cher Lob , comment tu fait pour transporter tes gamins , ou te déplacer si tu es agé ou handicapé ???
ah oui dans ton monde parfait, tout le monde est trentenaire, célibataire, travaille dans paris et surtout ne procrée pas...

Écrit par : Marco | 29/11/2007

Lob pour mémoire c'est l'ancienne majorité du "tout bagnole" comme vous dites qui à lancer le projet du tramway pas l'actuelle majorité du tout vélo qui mets en place vélib 3 mois avant les municipales.

L'actuelle majorité n'a fait que vivre (et communiquer) sur les chantiers initiés par leurs prédécesseurs. A part communiquer, il a fait quoi votre formidable Bertrand ?

Écrit par : Rémy Martin | 30/11/2007

Marco,

Désolé, je suis bien sans voiture et pourtant j'ai... quelques enfants et je ne travaille pas sur Paris tout en y habitant.
Pour les vacances, on se débrouille ;-)

Le but de mon message n'était pas d'encenser la majorité municipale, mais de signaler que tant que l'opposition actuelle s'échinera à critiquer la suppression de la moindre place de stationnement, création de piste cyclable ou travaux plus conséquent, cela aura quand même plus tendance à freiner ces aménagements qu'à les faciliter. Je ne dis pas non plus qu'il n'y a qu'une façon de faire les choses, mais il me semble simplement que l'opposition devrait constituer une vraie force de proposition au lieu de faire de l'opposition systématique sur le volet transports / circulation.

Quant au tramway, c'est indéniablement un grand progrès, mais il faudrait sans doute passer également à la vitesse supérieure du point de vue de ce type de travaux si l'on veut en voir l'effet à moyen terme sur l'environnement... avec le soutien de l'opposition ? Difficile d'y croire.

Je me trompe ?

LoB

Écrit par : LoB | 01/12/2007

Dommage pour nous, mais l'ENSAE devrait demenager à la rentrée 2009 sur le campus de polytechnique, on ne profitera donc guère de ce parc. J'ai en revanche connu les joies des travaux : il faut un coeur bien accroché pour aller de l'ENSAE au tram de Porte de Vanves !

Écrit par : eleve ENSAE | 03/12/2007