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16/01/2014

Le logement social dans le 14e: forte demande et création en trompe l'oeil

Alors que les difficultés pour se loger touchent la plupart des parisiens, arrêtons nous sur les chiffres du logement à Paris, et en particulier du logement social dans le 14e arrondissement.

Une demande de logement social toujours plus forte dans le 14e

Le nombre de demandeurs de logements sociaux dans le 14e est passé de 4450 demandeurs en 2002 à 5945 aujourd’hui, soit une augmentation de 33%. Cette forte augmentation peut être liée à la forte augmentation des prix constatée dans le 14e, mais aussi aux difficultés liées à la crise. Face à l’avantage que représente un logement social du fait, d’une part d’un loyer plus faible mais aussi d’un bail illimité, la demande ne peut qu’augmenter d’autant plus que ceux étant ainsi logés n’ont évidemment pas envie d’en partir: Le taux de rotation dans le 14e est donc désormais à seulement 2%, à comparer avec 15% dans le parc privé. Exprimé autrement, ce taux de rotation correspondrait à une durée de résidence dans un logement social de près de 50 ans tandis qu’on ne reste que 6 ans dans un logement avec un bailleur privé.  La pression sur le logement social est d’autant plus forte que 70% des parisiens seraient éligibles au logement social, ce qui n’est évidemment pas l’objectif du logement social destiné théoriquement aux plus déshérités…    

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La construction de logement social au plus bas historique

L’image communément admise sur la création de logement social est assez contraire à ce constat avec l’idée d’un effort sans précédent de construction de logements sociaux… discours à relativiser : Certes si le nombre de logements sociaux a augmenté, il convient de différencier plusieurs façons de créer du logement social: vient à l’esprit immédiatement la construction de logement social, mais ce n’est là qu’une part très faible de la "création" de logement social dans le 14e, puisque la plupart des logements sociaux créés le sont par des acquisitions de logements. Ceux ci passent alors du parc privé au parc social, voire d’un bailleur social à un autre en en modifiant le statut afin qu’ils rentrent dans les critères de logements sociaux tels que définis par la loi SRU ( Solidarité et Renouvellement Urbain, fixant un objectif de 20% puis 25% de logements sociaux selon certains critères). Ainsi, pour le 14e arrondissement, en effectuant le décompte minutieux des logements sociaux construits réellement ( parfois en rasant des logements existants auparavant, faute de foncier), seuls 333 logements sociaux familiaux ont été votés depuis 2001 et construits depuis. Ces nouveaux logements représentent sur l’arrondissement 0,3% des logements du 14e. Au delà de ces logements sociaux familiaux, d’autres logements sociaux ont été réalisés tels que des résidences relais (36), des EHPAD ou encore quelques logements étudiants (97), rentrant dans le décompte SRU. Voir tableau ci dessous. Il n’empêche, en comparant avec les Zac Didot ou Zac Montsouris, le bilan s’avère très faible comparé à la mandature 1995-2001. Les retards pris sur un certain nombre de dossiers ( Broussais , dont la vente a été réalisée en 1995 et qui n’a toujours pas livré de logements, ou encore Boulevard Jourdan) ne sont évidemment pas négligeables pour expliquer la faible quantité de logements construits. 

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Des acquisitions de logement occupés qui déséquilibrent le 14e

Ceci reste extrêmement éloigné du discours tenu sur le logement social à Paris, et pour cause: au delà de ces constructions, la grande majorité des créations de logements sociaux sont basés sur l’acquisition, parfois avec quelques réhabilitations, de logements déjà existants. Pire ceux ci sont dans la très grande majorité des cas (à 87%) déjà occupés par des locataires. Ainsi en 2007,  près de 1000 logements (notamment Rue Pauly, Rue Raymond Losserand et Square Auguste Renoir)  sont passés d’un statut de logements intermédiaires, non décomptés dans le logement social à logements sociaux au sens SRU. Pas de changement pour le locataire si ce n’est parfois des surloyers à payer. Rebelote en 2012 où 300 logements sont passés d’une filiale de la SNCF (ICF Novedis)  à … une autre filiale de la SNCF (ICF La Sablière) , mais cette fois ci dans les bons comptes de la loi SRU.    

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Ces acquisitions, destinées à atteindre les chiffres promis, ont malheureusement des inconvénients majeurs: outre le prix d’achat et le fait que ces logements soient déjà occupés, ils déséquilibrent plus encore la répartition du logement social dans le 14e. Les acquisitions d’ampleur sont effectivement concentrées dans le sud et l’ouest du 14ème arrondissement alors que ces quartiers y sont déjà composés de 80 jusqu’à 100 % de logement sociaux, comme le révèlent notre infographie ci dessous.

 

proportion de logements sociaux par quartier dans le 14e arrondissement de Paris

 

 

 

Commentaires

Il faut en finir avec le toujours plus de logement social ! ça sert à quoi ? A loger les plus démunis : non ! à loger toute une caste de privilégiés , y compris des élu-e-s qui jouent les saintes ni-touche en terme de logement social et qui sont les premier-e-s à s'octroyer des logements sociaux.
Je suis réellement écoeurée de voir ces gens se plaindre parce que des SDF sont sous leurs fenêtres alors qu'ils habitent en logement social. Qu'ils dégagent et laissent leur place !

Écrit par : Aurélie | 29/01/2014

Serieusement quand je vois le 10bis rue daguerre qui est un magnifique immeuble en pierre de taille et qui a été racheté pour faire des logements sociaux , je ne suis pas sûre que mes impots doivent passer la dedans! Je ne pourrai jamais acheter un appart dans un tel immeuble, et ne pourrai jamais etre logée la dedans. Je comprends que les locataires sociaux ne veuille plus en partir.

Écrit par : Majda | 30/01/2014

logement social oui mais à condition d'éviter la concentration de communautés nuisibles et sales ! notre quartier Gergovie-Ouest devient depuis 1 an une poubelle et nous avons beau nous plaindre rien n'est fait. Plaisance a toujours été un quartier agréable, pourquoi depuis un an accepter et regrouper des gens venus dont ne sait où, sans éducation ni respect des gens et des biens, qui pourrissent tout même leur propre immeuble ! ça je ne comprendrai jamais et m'y opposerai farouchement par le votre municipal !!!

Écrit par : FLO | 19/03/2014