Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/02/2008

Bilan 2001-2008 : Urbanisme et Circulation

Aménager une ville entend organiser le bâti comme ce qui le relie.  Mais Paris n’est pas une simple ville, elle est d’abord la vitrine d’un pays et son moteur. Accessoirement elle est aussi notre ville, pour ceux qui ont fait le choix d’y vivre et surtout à ceux qui peuvent encore y vivre. Les sept dernières années auront vu des réalisations que ce soit en terme d’aménagement urbains, et plus encore en terme de modification des transports. En fin de mandature, les grands principes de ces politiques ont été entérinés dans 2 documents importants , le Plan local d’Urbanisme et le Plan de Déplacement, qui doivent fixé pour les 10 à 15 ans à venir les schémas directeurs. Dans le 14e, ces sujets ont profondément marqué la majorité municipale qui, plus que sa diversité, y a montré ses dissensions et son fragile équilibre.

Si deux quartiers, les Zac Didot et Alésia-Montsouris (appelées désormais quartier de la Garenne et quartier de la Sibelle), ont été achevées en 2006 et 2007, le lancement de ces travaux datent du milieu des années 90. Peu de modifications ont réellement été apportées aux projets durant ces sept dernières années et ne signent donc pas les réalisations de la mairie sortante. Concrètement, aucun projet phare en terme d’urbanisme n’a émergé durant ces sept années. En premier lieu pour une bonne raison qui est la raréfaction du foncier et l’indisponibilité de certains terrains. Cela ne sera clairement le cas pour la prochaine équipe, qui verra se dégager les zones occupées jusqu’alors par Broussais et par Saint Vincent de Paul. Alors absence de foncier ou absence de projet ? Dans la réalité, il eut été difficile pour la majorité actuelle d’engager des projets et de les mener sur les lieux mêmes des hôpitaux qu’elle promettait en 2001 de défendre et de conserver. Bien qu’aucune opération d’envergure n’ait été réalisée, certaines petites opérations  ont cependant pu être menées. C’est le cas de la Bêlière , café bar de la rue Daguerre qui fut autrefois un sujet de lutte pour les amoureux des vielles pierres et des lieux de cultures. Bien qu’au final, il ne reste plus grand-chose du bâtiment initial ce fut une bonne nouvelle que de voir rouvrir ce café mythique du 14e. Quelques immeubles sociaux marqueront aussi cette mandature, mais voilà, le nombre est assez limité. Non, ce n’est donc à l’évidence pas dans les réalisations que se trouve le vrai bilan en terme d’urbanisme, mais peut-être plus dans les engagements. Le Plan local d’Urbanisme (PLU) fixé en 2006 devait marquer les grands principes sur l’aménagement de notre ville. Il le fait dans une certaine mesure: En remplacement des anciens plans d’occupation des sols, il détermine le devenir de chaque parcelle de l’arrondissement. Mais tiraillée entre les partisans –verts— d’une réduction de la densité de la ville , et les partisans –socialistes-- d’une augmentation des logements , notamment sociaux avec au paroxysme d’une densification, le maire de Paris Bertrand Delanoë se prononçant pour la création de tours dans Paris, le PLU en résultant donne l’idée de travail inachevé .. en attendant une recomposition par les urnes de l’assemblée parisienne avec, plus clairement un amoindrissement des verts.

 

Il faut donc moins chercher les grands chantiers de la mandature dans l’urbanisme en tant que tel, mais plus  à l’urbanisme lié aux travaux entrepris concernant les transports.

Alors que le  tramway avait  été décidé et voté par le prédécesseur de Bertrand Delanoë, Jean Tiberi, son tracé n’avait pas été décidé : Boulevard des maréchaux ou utilisation à moindre frais et moindres perturbations de la Petite Ceinture. Le choix s’étant porté par la mairie sortante d’utiliser les maréchaux, ce projet conséquent en délais, coût mais aussi objectifs, a permis de réaménager les quartiers périphériques qu’il traverse. Si on passera sur les malheureuses œuvres d’art (4 millions d’euros), cet aménagement  d’une ampleur conséquente apporte de nouvelles perspectives aux riverains de ces quartiers et aux utilisateurs des anciennes lignes de bus souvent bondées. Mais en se concentrant sur le tramway, les autres modes de transport collectif restent les parents pauvres de ce mandat. Rien pour le transport souterrain ( métro – RER) est utilisé pour plus de 95% des déplacements, et tout juste un bus raccourci ( la traverse Bièvre-Montsouris) pour compenser les modifications des trajets de bus liées à l’apparition d’un quartier vert. Les pistes cyclables apparaissent elles aussi malgré tout comme les grandes oubliées de cette nouvelle ville. Plutôt que raisonner en terme de maillage cyclable, il n’aura échappé à peu de monde et notamment pas aux associations de cyclistes, que le raisonnement s’est fait en « kilomètres réalisés ». En résultent des voies ornées d’une piste cyclable sans grand intérêt, alors que des aménagements sont particulièrement bâclés, notamment le long des maréchaux : virage dangereux pour les vélos à chaque intersection et .. piste inutilisable pour cause de marché, notamment du samedi midi au dimanche soir. A cette offre de transport dotée uniquement d’un nouveau tramway, est venue en parallèle une lutte acharnée contre les automobilistes. En résultent des éléments positifs : le réaménagement de certaines rues telles Raymond Losserand, rue Friant, rue de la Tombe Issoire ; une tranquillité inconnue jusqu’alors dans le quartier vert.

Le quartier vert Alésia-Montsouris, premier des 36 quartiers verts parisiens est l’autre réalisation emblématique de l’aménagement de la ville en fonction des transports. En créant un labyrinthe de sens-interdits pour les voitures, un quartier devenait inhospitalier pour ceux étrangers à ce quartiers mais en obligeant les habitants à trouver leur itinéraire. Effet réussi:  l’objectif de réduire substantiellement la circulation a été parfaitement atteint avec, pour les habitants de ce quartier, diminution importante des nuisances associées à l’automobile. En revanche, en cassant le « cardo maximus », nom antique de la Rue Tombe Issoire et symptomatique de l’axe principal dans l’antiquité de toute ville d’administration  romaine, Sainte Geneviève, adjointe aux transports, a détourné de son quartier les hordes de barbares automobiles. Détournés mais pas arrêtés, puisque ceux-ci se rabattent depuis lors avec difficultés sur le carrefour Alésia et sur l’avenue René Coty. Plus qu'un changement d'ére (comme promis en 2001), ce sont juste deux millénaires qui se sont ecroulés...