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30/09/2006

Troubles comportementaux, syndrome de la Garenne

Un cadre de vie agréable dans un quartier nouveau du 14eme arrondissement. Telle pourrait être la photo de la ZAC Didot, où jardin public, espace de jeux et gymnase sont des espaces publics flambant neufs offerts aux habitants des immeubles récents ou réhabilités. Les débuts du projet datent de 1996, mais la livraison des tous derniers espaces s'est achevée le 1er septembre 2006. Mais, déjà, le tableau devient moins rose. Depuis plusieurs mois, les comportements ont évolués. En journée, l'espace ouvert d'une grande place jouit d’un grand calme, mais dès les sorties d'école, à partir de 17h, l’espace devient plus animé, beaucoup plus animé. Les plus jeunes, d'une dizaine d'année, investissent les aires de ballon et de jeux. Normal. Progressivement au cours de la soirée, des plus âgés arrivent et évacuent ces gamins. Au cours des heures, langages et comportements vont en se détériorant. Cris, insultes entre eux et envers les habitants, agressivité deviennent le lot quotidien de la place de la garenne. C’est jusqu'à une quarantaine de jeunes qui peuvent tenir les murs en hurlant et en inquiétant les riverains jusqu'à 2 ou 3 heures du matin. Le bruit, principalement issu des vociférations et des scooters vrombissant, est devenu l'ambiance sonore quotidienne de ceux qui habitent ici.
Dégradations et petits larcins ont aussi régulièrement lieu. Pas de grand banditisme, certes, ni sans aller à la situation de certaines banlieues, mais bien suffisant déjà pour pourrir la vie des riverains qui souhaitent trouver un peu de repos dans ce qu’ils espéraient être leur « home sweet home ».
Excédés par cette situation, les riverains ont tenté jusqu'ici de parlementer avec ces jeunes avant de se tourner vers les autorités compétentes. La police, quand elle sait trouver la place de la Garenne ou l’impasse Léonie, puisque le nom de ces rues nouvelles ne doit pas encore apparaître sur leurs plans, ne peut que constater que jeux de ballons, ou hurlements, tout au plus la présence d’individus dans des zones fermées la nuit. Pas de criminalité, tout juste des problèmes comportementaux.
Alertée sur la situation, la mairie n'aurait que très peu répondu aux demandes des habitants : Alors que les dégradations dans le parc sont monnaies courantes, les habitants rencontraient notre maire du 14eme arrondissement le 12 juin pour lui signifier le besoin d'installer des grilles empêchant l'accès de nuit à certains lieux censés être fermés. Se déclarant "intéressé" par cette proposition, ses services installeront pourtant une grille de 60 cm de hauteur 2 jours plus tard !
Face à des jeunes oisifs à la recherche de transgressions de toutes les règles, les adjoints semblent cependant proposer plusieurs axes de réflexion: Lors du conseil de quartier du mois de juin Danièle Pourtaud, adjointe à la culture y voyait un véritable enjeu ayant la réponse à tous les maux de cette jeunesse: l’accès à la Culture.
3 Mois plus tard, nouvelle réunion du conseil de quartier. Constat d’inaction de toute part : bailleur (SEMEA XV) et mairie du 14e. Seules les grilles auront été rehaussées, mais s’avèrent inefficaces face à la détermination de ces jeunes. Le public se fait toujours plus présent pour manifester son mécontentement. L’adjointe à la jeunesse et au sport, Carine Petit, invitée à la réunion fait état de l’ensemble des activités sportives: après la culture, le sport comme solution pour canaliser ces jeunes. Autant de réponses peu convaincantes pour les habitants qui auraient probablement préféré voir Mr Charvot, adjoint à la sécurité du 14e répondre à leurs questions. Cependant, il semblerait que les embryons de mesures puissent être prises, à travers l’établissement de doléances des habitants et d’un tableau de bord pour leurs réalisations. L’adjoint aux espaces verts, René Dutrey, organisera dans cet esprit une rencontre au café associatif le samedi 7 octobre à 12 h avec les habitants du quartier.
3 mois auront été perdus pour la tranquillité des riverains. Mais que ceux-ci se rassurent, l’approche de l’hiver sera des plus efficaces pour enfin dissuader ces jeunes. Simple image d'une société qui ne sait pas réagir face à des jeunes qui sont à la recherche des limites fixées par celle ci.
 
Pascal