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29/10/2006

Un géant chez les petits

 

Paris n’intègrant nos quartiers du 14e qu’au milieu du 19e, il en résulte une certaine frustration de n’avoir autant de lieux marqués par l’histoire que les arrondissements centraux.  Mais parfois, quelques légendes peuvent ressurgir pour apporter malgré tout un peu de poésie.

La rue de la Tombe Issoire fut dès l’époque romaine, un des axes principaux de Lutèce, le cardo maximus, rattachant cette ville naissante à sa cousine plus au sud qu’était Aurélianum, Orléans.  Plusieurs légendes se rattachent au nom de cette rue parlant d’un géant du nom d’Isoré, ou Isoire : Pour certains, ce géant était un bandit de grand chemin, détroussant les voyageurs sur la route d’Orléans. Son corps aurait été enterré quelque part dans cette rue après qu’il fut passé par les armes. Pour d’autres, le géant Isoré aurait été un roi Sarrasin, régnant sur Coïmbre au Portugal, ayant tenté d’assiéger Paris. Lors d’un combat chevaleresque, il fut décapité par le comte Guillaume de Gelonne, petit fils de Charles Martel, missionné par le Roi de France. Guillaume, appelé aussi Guillaume au Court Nez fut canonisé et resta dans la légende sous le nom de Guillaume d’Orange pour ses épisodes de bravoure contre les invasions arabes en France et en Espagne, avant de créer son abbaye. La tombe démesurée d’Isoré fut creusée là-même où son corps gisait, puisque que nul ne put le déplacer.  Pour ces deux légendes, le lieu d’inhumation de ce géant aurait donné son nom à cette voie.

Ainsi l’inspiration fut donnée pour refaire vivre Isoré. Corinne Béoust, artiste sculpteur bien connue des habitants du 14eme pour surprendre au détour d’une façade que l’art se réapproprie ou à la présence de sculptures rue du couëdic, fut missionnée de recréer notre géant.  Armé de blocs de polystyrène et de fibres, Isoré parait recroquevillé, permettant ainsi d’obtenir sur une hauteur de plus de 4 mètres un géant que développerait ses 7 mètres s’il lui venait à l’esprit de se lever.  Malgré ses matériaux, sa solidité et sa pérennité reste à toute épreuve (ou presque) et notamment à celle des écoliers à laquelle il sera confrontée prochainement. En effet l’objectif est d’inviter notre géant dans les écoles de nos quartiers. Le projet a notamment reçu l’appui de plusieurs conseils de quartiers.

 

medium_Isore_paris_14e_tombe_issoire.JPG
La génèse du géant Isoré, en Mai 2006 avec sa créatrice

  

Bon, cela risque de casser toute poésie, mais la tombe Issoire ne devrait probablement son nom qu’à une riche famille parisienne Isore ou Isoire, du moyen âge qui demeurait place Maubert, dans le 5eme.

06/09/2006

Des arts plastiques à découvrir


medium_pinceaux.jpgDepuis 60 ans l’atelier « Les pinceaux » permet aux jeunes et moins jeunes de découvrir et de se perfectionner dans les arts plastiques. Et comme Septembre est généralement le bon moment pour démarrer une nouvelle activité, vous pourrez découvrir cet atelier et son équipe lors de ses journées portes ouvertes avant de vous engager pour l’année, un trimestre ou un stage.
Les activités proposées se font en direction de toutes tranches d’ages, dès 2 ans pour l’éveil des tout-petits.
Les journées Portes Ouvertes, pendant lesquelles auront lieu expositions et inscriptions, se dérouleront :


Pour les enfants et les tout-petits :
les samedi 9 et 23 septembre de 11h à 18h
le mercredi 13 septembre de 10h à 12h30


Pour les jeunes et les adultes :
les samedi 16 et 23 septembre de 11h à 18h

Atelier D’expression Plastique Les Pinceaux
16 rue Francis de Pressensé - Paris 14e

à voir:  le site de l'atelier  

03/07/2006

Oeuvres très contemporaines pour les maréchaux

Si l'approche de l'art contemporain par le grand public est toujours une chose difficile, il est à craindre un simple rejet lorsque cet art lui est imposé. Ainsi vous avez pu suivre sur ce site comment à l'occasion du tramway l'art s'est invité dans la ville, mais en rejetant le Paris d'en bas qui lui faisait un appel du pied.

 

Art "libre et gratuit", enfin presque

Dans le cadre des travaux d'aménagement du futur tramway, 4 millions d'Euros sont réservés à la mise en place de plusieurs oeuvres d'art. Si le montant de cette enveloppe peut sembler au quidam pour faramineux, il est à relativiser avec le coût global du projet qui dépasse les 300 Millions d'€ qui, là, semble plus simplement pharaonique. Bref, 4 millions, soit légèrement plus que les 1% Malraux. D'un point de vue dépenses publics, ces 4 millions d'€ s'effacent donc totalement devant le seul débat qui perdurera longtemps: celui de l'utilité d'une dépense à plus de 300 millions d'€.

Mais à budget fixé, les possibilités sont multiples pour faire partager l'art tout en respectant l'esprit de l'initiateur de la Culture pour tous, André Malraux: mise en valeur du patrimoine architectural, distillation de l'art dans le mobilier urbain, multiplication des installations artistiques ou ... achats d'oeuvres à vil prix. Il semble que ce soit vers cette dernière solution qu'ont préféré se tourner les grandes pontes de l'Hôtel de Ville.

Alors qu'une multitude d'artistes (dont beaucoup dans le 14e) éprouve d'énormes difficultés pour voir leur oeuvres exposées et pour enregistrer des commandes ne serait ce pour vivre, le budget de l'accompagnement artistique se verra réparti entre 9 oeuvres seulement, contre une quinzaine annoncées initialement. Le budget moyen d'une oeuvre (coût de l'installation comprise) s’élève désormais à plus de 440 000 €. Les simples habitants des maréchaux doivent avoir quelques difficultés à appréhender le train de vie d'un artiste de renommée mondiale.... Car le choix fut délibérément de sélectionner les plus grands artistes contemporains. Et cette grandeur ne se mesure pas en cm mais en euros. Motif évoqué: les boulevards des maréchaux méritent ce qu'il y a de mieux. Reste que l'appréciation du mieux est souvent subjective.

Des oeuvres très contemporaines...

Et le mieux étant souvent l'ennemi du bien, on imagine la vie radicalement changée des promeneurs du parc Montsouris qui, par mégarde, s'assiéront sur l'oeuvre "Murmures". Dans un style de coussin péteur, les bancs équipés d'un haut parleur détecteront le surpoids créé par le postérieur du badaud, et lui insuffleront alors des mots d'amour. Et si l'art, tout comme l'amour, n'a pas de prix, le haut parleur, lui, en a un puisque il reviendra à 13 000 €... 10 Haut parleurs, soit 130 000 €, seront installés dans l’allée du Parc Montsouris parallèle au boulevard Brune.

L’envolée lyrique continue lorsque sont évoquées les installations de tôle sur un bâtiment attenant à l’ancien aqueduc: les reflets des multiples plans métalliques mobiles évoqueront l’eau, source de vie, jadis passant dans l’ouvrage. Coté ouest, à l’instar des jeux de cascades de lumières rouges du Monoprix porte de Châtillon (œuvre non financée par les deniers publics, mais dont il serait intéressant de connaître le prix), les œuvres sélectionnées porteront sur des installations lumineuses: cubes apposés sur la façade de l’IPP ou hémisphère de graphismes projetés de façon variable représentant la multi-ethnicité du Quartier Politique de la Ville à la frontière 14e/15e. Pour ces 3 dernières œuvres, malgré une demande explicite en Conseil d’arrondissement sur le montant de chacun de ces marchés, le prix n’a pas été rendu public. Donc supposons de l’ordre de 450 000 €.

Si l’approche de l’art contemporain est souvent difficile pour le commun des mortels, la critique est chose encore plus ardue. Pour peu que cela soit un art officiel, issu de commande publique, la critique devient alors interdite, car celui qui s’y risque est instamment, mais à mot couvert, taxé de fascisme: « nous savons quel type de régime émet de tels propos sur l’art » lança l’adjointe à la culture à l’opposition UMP qui l’interrogea sur le bien fondé d’une telle dépense. Moins vertement attaqué, le groupe écologiste toujours dans la majorité municipale manifesta lui aussi son faible entrain vis-à-vis de ces projets, en regrettant les seules présentations « simplistes et enfantines » faites par les adjointes à la culture et à la voirie, et le manque d’information sur les œuvres en question.

Et pour cause, malgré une réponse orale de B.Delanoë (a), les réponses écrites de nos élus du 14eme(b), les engagements initiaux sur l’information et la concertation avec les arrondissements(c), le choix de ces œuvres est resté confiné à un cénacle sans qu’aucune information ne soit donnée. Soulagement : Mercredi 5 juillet, 18h30, à la mairie du 14eme, elles seront enfin dévoilées aux habitants. Bizarrement ce sera également la première présentation aux élus des œuvres pour lesquelles il leur était demandé de voter l’octroi d’1 millions d’euros.

(a) Compte rendu de mandat du 12 décembre 2005 au gymnase Mouchotte

(b) Réponse au conseil de quartier Didot Porte de Vanves – Septembre 2005

(c) Conseil d’arrondissement d’Avril 2005

 

26/06/2006

Accompagnement artistique du tramway, décidé en haut lieu

Le conseil d’arrondissement qui se tiendra ce soir à la Mairie du 14e devrait voir entériner les marchés relatifs à la réalisation des 4 oeuvres d’art sur le trajet du Tramway. Rappelons que ce seront 4 millions d’Euros qui seront investis/dépensés dans une quinzaine d’oeuvres d’art le long des 7,9 km du parcours.

Annoncé en Avril 2005, en mettant en avant une concertation avec les arrondissements, le sujet sera pour la seconde fois en conseil d’arrondissement. Seconde et dernière fois probablement puisque les artistes ont été sélectionnés, ainsi que leur oeuvres dont on connaît d’ores et déjà pour certains les intitulés : « Murmures », « Tchaïkovski» ou encore «Pixels».

Le souci de concertation toujours affiché dans le cadre des projets d’aménagements avait sur ce sujet trouvé un écho auprès de la population, relayé par un de ses conseils de quartier. Une demande de la part d’un conseil de quartier avait ainsi officiellement été faite afin d’associer des représentants des instances participatives (voir la demande du conseil de quartier pour les oeuvres dans le 14e) A cette demande, le mot « concertation » s’est mué en « information ». Ecartée donc la consultation des habitants directement concernés, écartée également  la participation de représentants de Conseil de quartier aux très select comités de l’art dans la ville et de l’accompagnement culturel du tramway puisque voici la réponse faite aux conseils de quartiers au mois de septembre 2005 :

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez au projet d’accompagnement artistique du tramway, élément majeur de la requalification urbaine des boulevards des Maréchaux. Les élus du 14e avaient déjà émis le souhait que la population des quartiers concernés puisse être informée. Christophe GIRARD s’était engagé à venir présenter le processus de sélection des artistes et l’état d’avancement du projet dès que le comité des experts aurait rendu ses premiers travaux au Comité de l’Art dans la Ville.
Votre courrier nous donne l’opportunité de re-solliciter Christophe GIRARD pour qu’un calendrier des procédures d’information soit mis en place.
[...]


                        Danièle POURTAUD            Geneviève BELLENGER 

Alors que les œuvres viennent d’être choisies, et que ce soir leur financement sera voté, il est à noter qu’aucune information n’avait été donnée jusqu’ici, pas plus qu’un éventuel calendrier. Probablement, il n’a pas semblé utile à Mr Christophe Girard de faire descendre l’art au niveau des habitants. Puis la crainte d’éventuels retards dans l’ensemble des processus (voir notre 2em article sur le sujet) concernant la mise en place du Tramway a été l’argument imparable afin de justifier d’écarter cette population. Mais cette concertation avortée donne un goût d’opacité, d’autant plus amer lorsque le montant moyen de ne serait-ce qu’une seule de ces œuvres revient à l’esprit, plus de 250 000 €.

Pascal
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